Sunday, August 26, 2012

Archers Of Loaf


En 2011, Merge Records à eu la brillante idée de ré-éditer Icky Mettle, le premier album d’Archers Of Loaf, groupe de Chapel Hill, NC, ayant pour leader le charismatique Eric Bachmann. Début 2012, c’est leur chef-d’œuvre Vee Vee qui fut ré-édité. Il est donc logique que Merge termine le travail en sortant All The Nation’s Airports et le non-moins étrange White Trash Heroes.
            Archers Of Loaf tout comme Pavement ou Guided By Voices, ou Build To Spill, n’ont jamais eu la reconnaissance escomptée. Pourtant, ils sont l’un des rares groupes musicaux qui même 15  années plus tard n’ont pas pris une ride. Sans pour autant y déceller des influences dans la musique d’aujourd’hui, Archers Of Loaf réussit encore à nous rocker la face sans avoir l’air ancré dans leur époque grace entre autre à la voix écorchée de Bachmann, les sonorités de guitares hors gamme et des paroles qui ont fait la renommé de Bachmann (surtout dans son projet suivant, Crooked Fingers).
            All The Nation’s Airports est l’album qui a suivi Vee Vee, les attentes étaient donc très élevées. L’album est tout aussi solide que le précédent. Musicalement, Archers Of Loaf explore les mélodies y allant de quelques pièces instrumentales (Bumpo, Attack Of The Killer Bees) et une ballade au piano (l’excellente Chumming The Ocean), All The Nation’s Airports était destiné aux radios commerciales. Par contre, il n’y a rien de commercial sur l’album, rien d’artificiel, rien de très radiophonique non plus (Chumming The Ocean dépasse les 5 minutes, Scenic Pastures, probablement leur meilleure chanson, à une extro musicale qui bien que radiophonique est beaucoup trop longue pour les ondes FM). Strangled By The Stereo Wire, All The Nation’s Airports et Vocal Shrapnel sont des chansons typiquement archers of loafienne, tandis que Rental Sting, Distance Comes In Droves et Form And File auraient eu plus de chance de passer à la radio que Chumming The Ocean (qui traite d’un homme se faisant dévorer par un requin et qui rappelle par le fait même, le roman The Raw Shark Text).
            Probablement leur album le plus accessible pas seulement à cause des chansons mais également à cause de la production du disque qui donne un meilleur mixe sonore donnant ainsi une clarté audio que Vee Vee et surtout Icky Mettle ne possèdent pas.
            White Trash Heroes est une autre histoire complètement. Un album étrange et un chant du cygne pour le groupe, WTH fut détesté à l’époque. C’est un peu le Wowee Zowee du groupe, l’album des expérimentations musicales qui passe ou qui casse. Malheureusement pour eux, ça a cassé. Bachmann s’est concentré sur sont projet instrumental Barry Black avant de créer Crooked Fingers, un groupe aux sonorités plus folk aidé par des textes d’une grande qualité (Sleep All Summer et You Can Never Leave sont probablement dans mon top 20).
            Il est facile de voir, 14  ans plus tard, pourquoi l’album n’a pas fonctionné à l’époque. Si on oublie Fashion Bleeds qui ouvre le disque, l’excellente Dead Red Eyes n’a rien de Archers Of Loaf, I.N.S., la chanson suivante est chanté par le batteur, la voix est souvent en écho ou chanté à travers un vocoder (One Slight Wrong Move), White Trash Heroes la dernière pièce, à un rythme décallé avec un synthétiseur et une drum machine, etc…
            Avec le recul, White Trash Heroes est un excellent album à redécouvrir. Bien sûr, il peut s’avéré chaotique et il n’est pas le meilleur disque à écouter si on est curieux d’attaquer la discographie du groupe mais toutes les chansons sont extrêment bien construites et peuvent aussi, parfois, paraître un peu avant-gardiste d’une mode musicale qui à prit forme avec l’arrivée de groupes comme The Rapture. En fait, White Trash Heroes sonne exactement comme du Archers Of Loaf qui essaierait de faire du progressif. Pas si mal, étant donné qu’ils n’imitent personne d’autre qu’eux mêmes.
            

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