Tuesday, June 29, 2010

Knight And Day


La dernière fois où James Mangold s’est essayé à la comédie (Kate & Leopold), une comédie romantique pas drôle, il en a résulté son pire film. Ses drames (Heavy, Girl, Interupted, Copland)ont toujours été bien joué même son Walk the Line était bien défendu par de bons acteurs à défaut d’être prenant. Avec Kate & Leopold et maintenant Knight and Day, il semblerait que Mangold n'est pas en mesure de dirigé des acteurs dans un registre de comédie puisqu’encore une fois, sa comédie d’action avec Tom Cruise et Cameron Diaz a pour résultat de ne pas être très drôle.

Les scènes d’action se veulent énorment mais n’ont aucun rythme ou personnalité. Il semblerait que la mode hollywoodienne du moment soit de créer des scènes d’actions spectatculaires qui n’ont ni queue, ni tête et où le but est d’impressionner le spectateur à l’aide de CGI mais où la logique est oublié au dépend d’explosions de voitures plus souvent qu’autrement mal mis en scène, donnant comme résultat un spectacle navrant et moins phénoménal que prévue. On dira ce qu’on voudra mais je préfère voir des fusillades musclés ou bien orchestré comme savent le faire Michael Mann ou John Woo (dans sa jeune époque hongkongaise toute fringante) que de voir un ramassi de n’importe quoi filmé n’importe comment.

Au pire, si les scènes d’action se veulent bédéesques ou humoristiques comme c’est le cas avec le film de Mangold, il faut être clair. Et c’est là que Knight and Day éprouve le plus de difficultés. On a l’impression que Tom Cruise ne joue pas de la même film que Diaz et qu’ils ne jouent pas de le même film que Mangold réalise. Les 3 ont leur idée propre du ton que le film doit avoir et ils n’arrivent pas à être sur la même longueur d’onde. Cruise étant celui qui semble avoir compris le potentiel du très mince scénario de Patrick O’Neill qui semble lui aussi un peu étranger à l’univers humoristique. Le film aurait pu se conclure plus tôt sur une note comique alors que l’on force une finale soit-disant cocasse avec ses running gags qui tombent à plat en plus d’étirer inutilement le mince récit.

Knight and Day ressemble à Mr. And Mrs Smith avec les mêmes défauts. Le film de Liman avait par contre le ton juste. Cruise et Diaz n’ont pas la chimie de Vanilla Sky se qui amplifie l’argument que Mangold ne sait pas s’y prendre dans une comédie.

Tuesday, June 22, 2010

2 semaines de recherches intensives dans le cinéma maison pour trouver une perle

Sukiyaki Western Django : 327e films et premier en langue anglaise (ne comptant pas Imprint) de Takashi Miike, ce western japonais en terre américaine n’est pas très divertissant. Sorte de mauvais hommage au western, le film est un croisement ininspiré entre Yojimbo, Django, Once Upon A Time In The West, etc...…

Six String Samourai : Western surf rock divertissant et original. Sorte de croisement entre El Topo, Road Warrior, Warriors et un vidéoclip, Six string samourai souffre d’un petit budget et d’un acteur principal charismatique mais sans talent. Un nouveau film culte (même s’il date de 1998).

Redbelt : Dernier film de David Mamet, ce film sur l’honneur, le respect de ses convictions et l’éthique dans un environnement de judo (ou karaté , bref un art martial) est intéressant en particulier grâce à la prestation du toujours plus qu’excellent Chewitel Ejiofor. Encore une fois manipulation et faux semblants sont à l’honneur et encore une fois Mamet offre un rôle à sa femme (Rebecca Pidgeon) sans qu’on arrive à comprendre si elle à du talent. Avec sa finale abrupte, certains croiront qu’il manque 5 minutes au film, il n’en demeure pas moins que Redbelt est efficace.

Dread : Film d’horreurqui sort des sentiers battus par son histoire (basé sur un roman de Clive Barker) qui lorgne plus du côté de la recherche du mal genre L’homme qui voulait savoir que du côté slasher. Par contre la forme est très actuelle et stylisé a un parti pris pour le gore plutot que pour les thèmes ou les questions qu’il met en scène. Aurait pu être très bien mais ce contente d’être correct.

The Rebel : Depuis Ong Bak, il semblerait que les films d’arts martiaux Thai ont la cote. Ce sous-Born to fight thailandais est redondant mais bien meilleur que Brave.

Brave : Depuis Ong Bak, il sem….. film d’action mettant en vedette ce qui semblerait être un acteur populaire, genre Jackie Chan thailandais mais en plus fatiguant et irritant. On a droit, ici, à une suite de blagues vraiment poches et des scènes d’actions peu spectaculaires car 1)tous copiés sur la filmographie de Jackie Chan et 2) un manque d’originalité de la part de toute l’équipe du film.

Slaughter : Film d’horreur où il se passe des choses pas vraiment intéressantes avec des actrices pas vraiment bonnes qui font des choses genre : crier, tuer, etc… un semblant d’histoire existe pour créer une suite de fausses pistes où les enjeux ne sont pas véritablement prenant. Bref, c’est ça…c’est plate!

The Secret In Their Eyes : Film argentin ayant reçu le soldat en or (Oscar du meilleur film étranger) lors du dernier gala des trophés. Cette récompense fut une surprise et un énigme pour tout le monde puisque The White Ribbon et Le Prophète sont des œuvres non seulement extrêmement supérieur mais en plus, des œuvres qui vont passer le test du temps. The Secret… raconte l’histoire d’un policier qui recherche le meurtrier d’une histoire vieille de 30 années. Flashback et romance sur fond de politico-historico-argentino-machin sont au rendez-vous. Il s’agit d’un thriller efficace sans plus qui sera vite oublié. Les acteurs sont excellent et le fameux plan-séquence dans le stade (avec l’aide de CGI) vaut le détour.

Don’t Look In The Basement : Film à petit budget pour les drive-ins tourné dans les années 1970 avec une ambiance très redneck à-la The Worm Eaters ou I Drink Your Blood qui a pour décor un asile où les docteurs sont bizarres. Pour amateurs seulement.

Last House On Dead End Street : Pensant voir un film genre Last House On The Left ou Last House At The Edge Of The Park avec ambiance 70’s et mettant en vedette David Hess, la bouche m’est resté grande ouverte en voyant ce film soft-porn déguisé en snuff movie où rien ne semble avoir de sens. Film tourné dans un chalet sans argent, sans style, sans scénario. Le résultat est navrant, mes rétines sont souillées.

La Horde : Film de zombies français où tout le monde habitant une cité semble avoir des fusils, des mitraillettes et des grenades. Tout le monde est raciste et vend de la drogue. Film gore et énergique genre Mulburry Street mais en moins bon. Se prenant un peu trop au sérieux, La Horde n’est pas dénué d’intérêt ne serais-ce que pour voir la trop peu surexposée Claude Perron dans un rôle musclé mais il est rempli de clichés, tellement qu’on se demande à quoi servent certains clichés utilisés.

Book Of Blood : Basé sur un roman de Clive Barker, ce film…..dont je ne me rappelle plus rien… est oubliable sauf pour ce souvenir que Barker est toujours mieux servi par lui-même (Hellraiser, Lord Of Illusions).

All The Days Before Tomorrow : Premier long métrage du québécois exilé à Hollywood, François Dompierre (rien à voir avec le musicien), cette comédie romantique est parsemé d’images magnifiques et de scènes oniriques. Deux amis (un gars et une fille) se rencontrent un soir avant le départ de celle-ci pour aller rejoindre son fiancé à Tokyo et se remémorent leur amitié. Raconté en flashback et mélangeant le passé et le présent ce film sincère et bien mis en scène mélange un peu trop la temporalité pour son propre bien. Alexandra Holden est un peu trop caricatural mais Joey Kern (le blondinet exécrable de Cabin Fever et Grind) est remarquable, surtout dans le non-dit où l’on peu visiblement voir son malaise à être en compagnie d’Alison puisqu’il l’aime. Entre L.A. et Montréal les deux amis/amants doivent décider de leur avenir.

Valhalla Rising : Film prétentieux pour certains mais poétiques pour d’autres. Nouveau film de Nicolas Winding Refn et changement de style pour le réalisateur de Pusher, ce film sur une légende viking est captivant. Film personnel, cette œuvre magnifique et lente est visuellement splendide. Les dialogues sont au strict ultra-minimum. Mads Mikkelsen est magistral et charismatique comme toujours et réussie à être beau malgré son énorme balafre. Une expérience saisissante qui reste en mémoire longtemps après l’écoute.

Vinyan : Autre expérience marquante que ce 2e film du belge Fabrice De Walz qui se déroule sur une île asiatique remplie d'orphelins. Une ambiance malsaine et une finale inoubliable.

A Perfect Getaway : Thriller prétentieux du tout aussi prétentieux David Twohy (écouter ses commentaires audio), bien écrit et malhabilement mis en scène déçoit par une surprise finale sur l’identité du tueur. Le suspense est bon, la poursuite est excitante les acteurs sont excellents mais… toujours ce besoin de rendre tout compliqué pour créer une surprise qui fonctionne à moitié et qui tombe à plat lors de flashbacks surexplicatifs inutilement trop longs.

The Descent 2 : Suite COMPLÈTEMENT INUTILE. Le réalisateur se la joue Aliens où la survivante du premier opus retourne sur le lieu original pour trouver des survivants. Tout ce qui faisait de l’original un film d’horreur extrêmement clostrophobique et efficace est délaissé ici pour des espaces larges (la grotte s’est élargie depuis le dernier film?) et de la lumière en grande quantité (une grotte lumineuse?). De plus, il n’y a AUCUNE RAISON SUR LA PLANÈTE TERRE pour que la survivante retourne dans la grotte pas plus que………..SPOILER………………… la « méchante » soit encore en vie. Une suite illogique qui laisse beaucoup de question en suspend dont : pourquoi?

Saw VI : Le film accumule des scènes de tueries gore qui aboutissent à une finale où l’on révèle des méchants pas gentils. La série tourne en rond depuis Saw 3. Saw 2 étant le plus pourri du lot, cette dernière suite arrive juste après sur la liste (quoique je n’ai aucun souvenir de Saw V) pour des raisons différentes. Cette fois la réalisation est terrible, amateur, les acteurs sont mauvais ou peut-être que le monteur à choisi les prises où ils paraissent vraiment plus faible. Dénué d'intérêts

Horsemen : AKA Horsemen Of The Apocalypse. Surprenant que cette mauvaise copie de Seven (ou S7v7n) n’est pas vu le jour plus tôt. Le scénario de Dave Callaham n’a aucun rythme, les dialogues sont explicatifs ou tout simplement horribles, les pivots scénaristiques n’ont pas de sens, etc… Il faut dire que la réalisation de Jonas Akerlund y est pour beaucoup dans « l’épouvantabilité » du film. Des personnages apparaissent en plein milieu pour se faire tuer aussitôt, Zhang Ziyi jouant une psychopathe est tout simplement exécrable, les scènes de tension entre Dennis Quaid (un policier)et son patron sont ridicule. Quaid joue comme si 1) on avait kidnapper ses enfants 2) il a perdu une gageure ou 3) il se défonse le cerveau avec de la cocaine et n’a plus aucun sens de la réalité. La mise en scène trop stylisé ne sied pas du tout au film et rend les trous du scénario encore plus énormes. Le pire s’est que le film défend sa minabilité derrière un message soi-disant chrétieno-biblico-Jésus-est-beau de bas étage.

Tell Tale : Adaptation d’une nouvelle de Poe par nul autre que Dave Callaham, le scénariste de Horsemen. Même si on a l’impression que Callaham n’a jamais vu Body Part d’Eric Red ou The Hand d’Oliver Stone, Tell Tale est supérieur à Horsemen. Probablement que la nouvelle de Poe et la réalisation de Michael Cuesta y est pour beaucoup. Les acteurs sont bien dirigés, le suspense est excellent, on assiste à un thriller efficace et bien maitrisé par un Cuesta qui sort un peu de son registre habituel (je suis un énorme fan de Twelve and Holding). Efficace.

The Wolfman : Bien sûr qu'on s'attendait à mieux. Joe Johnston (Jumanji), à la réalisation, Benicio del Toro en loup-garou, Anthony Hopkin en Anthony Hopkin. Mais on ne comprend pas trop où le film veut en venir. del Toro voulait quelque chose de gothique, de fantastique alors que le résultat se veut gore et à la limite du ridicule (le combat final). Emily blunt est anachronique dans ce film où le sang coule à flot.


Le Baiser du barbu


Les comparaisons sont toujours inévitables lorsque vient le temps de présenter sa 2e œuvre. Surtout si la première fois on fut auréolé du succès critique, commercial en plus d’avoir gagné des prix, dans ce cas-ci, des Jutras. Personne n’y échappe que ce sois Dolan dernièrement ou Podz ou Huard dans un avenir rapproché, tout le monde y passe, tout le monde veut s’assurer que la première fois fut 1)un véritable chef-d’œuvre digne d’un visionaire surdoué ou 2) un erreur de parcours, une imposture où l’artiste n’a pas sa place dans le cinéma d’ici. Ce qu’on peut être dur et contradictoire.

Le Baiser du barbu est donc, la 2e œuvre d’Yves Pelletier(RBO, 2 Secondes) derrière la caméra. La barre est haute puisqu’il avait remporté le Jutra du meilleur scénario pour Les Aimants et que le côté Feydeau-esque(je ne connaît rien en théâtre) donnait un vent de fraicheur à son film.

Avec son nouveau film, Pelletier reste en terrain connu, la comédie romantique. Toujours rempli de personnages secondaires attachant. Par contre, cette fois, ça ne fonctionne pas. Il est difficile de dire pourquoi puisque le ton sympathique et la qualité de l’interprétation est sans faille (sauf pour Ricardo Trogi, bien que sympathique, il ne sait tout simplement pas jouer et Louis-José Houde qui est plus une caricature qu’un personnage), l’idée de base est farfelue, un peu comme La Moustache d’Emmanuel Carrère(le livre) mais sympathique. Il utilise le théâtre et le cinéma comme toile de fond mais le scénario est vide. Il n’y a pas vraiment de blague même si le film n’est pas dénué d’humour, c’est juste que jamais le film ne suit le canevas de base, jamais il n’arrive quoique ce soit à Benoit(David Savard) pour qu’on croit qu’il est chanceux ou pour qu’on croit que tout ça vient du fait que sa barbe peut ou non être magique. Jamais on a le temps d’y croire puisqu’absolument rien ne se produit mis à part qu’il frenche une fille cute(Bénédicte Décary) et qu’il aura peut-être mais-c’est-pas-super-sûr-tsé-veut-dire un rôle dans un film de Louis-José Houde-avec-une-mèche-qui-s’exprime-avec-anglicismes.

En 2e partie, la loi 101 de la comédie romantique prend le dessus et le film essaie beaucoup trop d’être cute tout en essayant de créer un espèce de constat genre : « L’art imite la vie » ou vice versa. Les personnages se séparent de façon artificielle pour arriver à une conclusion qui tourne en rond. Alors qu’il n’a absolument pas besoin de prendre cette tangente, le film se perd un peu dans les ambitions ratés du personnage de David et la psychologie à 5 francs du psychiatre joué par Alexis Martin. En plus de voir le couples d’amis (Bourgeois-Leclerc et Legendre (Pierre-François, pas Joël)) devenir des caricatures de couples d’amis et perdre ce qui aurait pu être une profondeur additionnelle au récit.

Pelletier filme avec une sensibilité qu’il lui est propre et c'est ce qui donnait à Les Aimants sa force. On dirait, avec Le Baiser du barbu, qu’il aurait voulu en montrer davantage ou qu’il aurait voulu mieux définir ses personnages, ou dire quelque chose sur le destin, sur l’art, sur l’amour. Comme s’il avait écrit son scénario à la hâte en oubliant pourquoi il l’avait écrit ou comme s’il n’avait pas réussi à mettre sur papier ce qu'il avait en tête. Le film perd donc de son intérêt au fur et mesure que l’on s’apercçoit qu’il n’y a pas vraiment d’enjeu et que le happy end forcé est maladroit d'autant plus que le personnage d'Isabelle Blais n’est pas l'obsédée romantique en manque de gratification qu'elle semble être devenu à la toute fin.

Il faudra attendre le prochain film de Pelletier pour voir si Le Baiser du barbu n’est pas qu’un erreur de parcours. En espèrant ne pas attendre 6 ans, cette fois.

Monday, June 14, 2010

Les Amours imaginaires



Une chose est sure avec Les Amours imaginaires c’est que le film n’est pas aussi détestable que ne pouvait l’être J’ai tué ma mère.

On peut comprendre pourquoi le film à gagné le prix Regards jeunes à Cannes puisque le film à ce petit côté naïf et innocent que peut avoir cette jeunesse qu’il représente et qui manque d’expérience de vie ou de maturité.

Le film est supérieur à plusieurs niveaux au film précédent de Dolan. À commencer par sa performance. Les autres acteurs défendent bien des personnages assez antipathiques. Monia Chokri à des traits d’Anna Karina(un peu) mais la réalisation avec plans au ralentis sur ses courbes ne lui rendent pas service puisqu’elle n’est pas la beauté fatale que Dolan semble nous présenter. Pour ce qui est de Niels Schneider, il joue l’objet de désir avec une désinvolture dérangeante puisque ses actions explicites créant la confusion amoureuse chez Dolan et Chokri sont difficilement défendable et acceptable comme étant de simples gestes innocents et innofencifs.

Alors le gros problème ici mis à part les nombreux « hommages » à tout ce qui à été fait cinématographiquement parlant avant 2010, sont les personnages puisqu’ils sont antipathiques et que le personnages de Nicolas ne sert que de prétexte au noyau central du film. Dolan semble avoir de la difficulté dans ses deux films avec ses personnages puisqu’il les dévellope un peu par leur gestes et leurs actions pour ensuite les laisser à eux mêmes alors qu’ils sont à moitié dévellopés. Les mettant ainsi des situations où ils ne deviennent que des prétextes à une conclusion forcée (Anne Dorval qui pète un plomb dans J'ai tué ma mère, la réaction de Schneider aux déclarations d'amour de Dolan et Chokri, ici)

Le problème avec J’ai tué ma mère est sans aucun doute les références plagiés à d’autres films. La ligne est mince entre hommage et plagiat et Dolan semble avoir beaucoup de difficulté à y déceler cette différence. Les Amours imaginaires est aussi rempli de ses « hommages »(Wong Kar-Wai, Gregg Araki, les frères Dardenne ou Gus Van Sant, etc), mais les intentions de Dolan sont nobles, si seulement il pouvait s’approprié ces soit disant hommages et les faire siens plutôt que de les transposer tels quels dans ses films en leur enlevant toute signification. Un copié-collé n’est pas une façon de faire du cinéma et n’est pas non plus, un hommage. Dolan avait fait de J’ai tué ma mère un copié-collé assez exécrable mais il s’en tire extrêmement bien ici prouvant qu’il a pris de la maturité lui donnant cet once de talent non mérité qu’on lui avait attribué avec sa première œuvre.

Même si le style passe avant la substance dans Les Amours imaginaires, il n’en demeure pas moins qu’à plusieurs occasions Dolan fait de ses « références ou « hommages » son propre style (surtout pour la portion Araki) et fini par raconter quelque chose. Pas nécéssairement une histoire mais un constat sur les amours ratés ou les idées qu’on se fait et les états où l’on se met quand on pense être amoureux. Le film est très honnête sur la façon dont les jeunes traitent leur relation (en multipliant les one-night stand confortables qui n’ont pas la fonction cathartiques voulu par exemple) et le ridicule qu’ils peuvent ressentir dans de pareilles circonstances. C’est ici que le film gagne des points et fait de Les Amours imaginaires un film franc, un film d’auteur.

Les cadrages sont superbes, la musique est ensorcelante et l’humour fonctionne. Dommage qu’il parsème son film de faux segments documentaires inutiles. Ces segments sont mal utilisés, surtout pour l’abus de zoom in et out pour donner un soit disant style documentaire. Les zooms nuient à l’effet recherché et les acteurs, assez mauvais dans ces segments, n’ont pas le talent de raconter ses histoires trop écrites qui ralentissent le film.

Le film n’est pas un chef-d’œuvre, n’est pas un classique, ni même un grand film mais j’ai l’impression, chose que je n’avais pas avant, que Dolan va peut-être finir par en pondre un, un jour.