Always Shine : Always Shine essaie beaucoup d’être
unique mais fini beaucoup par ressembler à du Lynch, surtout Mulholland Drive. Si on fait fi de ses
influences, Always Shine est très intéressant.
Le film à quelque chose à dire sur le pouvoir (ou le manque de) des femmes à
Hollywood, sur la beauté, sur la misogynie, sur la jalousie, sur la poursuite
du vedettariat. Une vision féminine et féministe de la réussite artistique
supportée par deux actrices en pleine ascension.
Mile 22 : Le
Duo Peter Berg-Mark Wahlberg ne nous à rien donné de bon mais les deux
continuent de nous offrir des films patriotico-machin en façade mais tellement
vide et frustrant. Depuis Friday Night
Light, Berg est devenu un adepte de la caméra épaulée alors il filme tout
comme si c’était un faux-documentaire. Parfois ça fonctionne (Friday Night Light, Patriot Day), parfois c’est ridicule (The Kingdom, Lone Survivor). Ridicule dans le sens où la technique est mal
adaptée au sujet du film et non pas parce que le film n’est pas digne d’intérêt.
Mile 22 est exactement le genre de
film où cette technique ne fonctionne pas. Cette espèce de technique
post-Bourne où l’on voit sweet fuck all pendant les scènes d’action alors qu’au
contraire on devrait être en mesure en tant que spectateur de voir l’espace et
le lieu pour comprendre les enjeux. Tout est filmé de trop près et le montage
ne cache que les lacunes d’une mise en scène inimaginative. On n’utilise pas Iko
Uwais pour lui donner des chorégraphies
martiales mal misent en scène, sinon c’est du gaspillage. Au-delà du scénario
qui se termine par un revirement hyper ridicule, Walhberg joue un personnage
tellement détestable qu’on se fout un peu de son sort. On lui donne même des
flash backs de jeunesse complètement inutiles. Wahlberg a 47 ans, il va falloir
qu’on arrête de penser qu’il peut jouer un soldat agile comme s’il en avait 23,
les années de Marky Mark and the Funky Bunch sont loin derrière.
Papa est devenu un lutin : Il est de bon ton de rire de certains navets cinématographiques en les
comparant à The Room, comme si le film
de Tommy Wiseau était le seul grand mauvais film. On a la mémoire courte au Québec
parce qu’on pourrait comparer Papa est
devenu un lutin à des trucs risibles comme Angélo, Fredo et Roméo ou Danny
in The Sky ou La Fille du Martin
ou Hot dog, le film. On n’a rien à
envier à personne au niveau des navets cinématographiques. Tout à déjà été dit
sur ce film distribué par Les Cinémas Guzzo, alors on connait l’ampleur du
désastre. Je m’attendais à du mauvais mais peut-être pas autant. La petite
fille (la fille du réalisateur) est possiblement la pire actrice de tout les
temps, les autres s’en tirent tout de même plutôt bien. C’est dans les ruptures
de ton qu’on ne saisit pas toutes les nuances de leurs personnages (ils en n’ont
peu mais c’est tout de même difficile de comprendre leur changement de mood).
Le scénario est simpliste et au pire cute pour les enfants, c’est dans l’exécution
que tout est minable. Le réalisateur se défend de vouloir faire du cinéma mais
son approche est tellement amateur que Papa
est devenu un lutin ressemble plus à un projet personnel famillial qu’un
film de CEGEP. Je ne crois pas qu’au CEGEP, on fasse des films avec autant de
fondus enchaînés ou que les étudiants n’utilisent pas d’éclairage. Le
réalisateur (que je refuse de nommer) ne peut se cacher derrière le fait qu’il
n’avait pas de budget. La catastrophe qu’est son film va au-delà de l’argent.
Sans éclairage, sans prise audio, sans mise en scène, on parle d’incompétence
et non pas d’une vision cinématographique amputé par un manque budgétaire. S’il
avait eu 400 millions, il aurait fait le même film. Ce qui est le plus aberrant,
c’est que rien n’est fait pour corriger les lacunes techniques, surtout au
niveau sonore. C’est une chose de looper une mauvaise chanson de Noël, s’en est
une autre de ne pas ajouter de bruits ambiants, ne serait-ce que pour cacher le
fait que les champs-contrechamps n’utilise pas la même prise de son. Cadrer un
film n’est pas non plus la spécialité de ce réalisateur. Il se contente de
poser sa caméra pour avoir le moins de montage possible à faire, et pour filmer
Jean-Marie Corbeil faire des pitreries, qu’il sorte ou non du cadre. J’aurais
tendance à comparer ce film à Birdemic plutôt que The Room puisque l’incompétence
technique est beaucoup plus flagrante et frustrante pour le spectateur. Qu’il
soit jeune ou adulte.
Theory Of Obscurity : A Film About The Residents : Documentaire musical sur la carrière des Residents. Possiblement l’objet
audio visuel le plus complet pour comprendre l’incompréhensible : l’ascension
du groupe, l’influence qu’ils nous ont légué, le culte autour du groupe. Pour
une fois qu’un docu musical n’inclut pas les opinions de Bono ou Dave Grohl… J’ai
toujours trouvé que leur histoire est plus intéressante que le produit (pas mon
genre). Après plus de 50 ans d’existence sans qu’on n’ai jamais vu leur visage,
force est d’admettre que même si leur musique ne m’atteint pas, ils sont tout
simplement uniques.
What Is It ? : Réalisé, joué, écrit, produit, photographié,
monté et supervisé musicalement par Georges McFly, What is it? est un film qui justement nous fait poser la question :
C’est quoi ça, crisse ? Si la vue d’un handicapé intellectuel qui se masturbe
devant de grosses femmes nues est pour vue de l’Art, alors What Is It? est exactement ça : une imitation d’un vieux
Fellini pas si choquant que ça mais d’une longueur à se demander si ce n’est
pas Claude Lanzmann qui réalise.
The Standoff at Sparrow Creek : Avec environ 3 secondes de musique et 88 minutes de dialogues d’une efficacité
incroyable, The Standoff at Sparrow
Creek est mon nouveau film préféré. Un huis-clos intense qui ne va jamais
dans la stupidité et qui permet à certains acteurs de briller. La photographie
sombre utilise magistralement les (faux) éclairages d’un hangar, seul décors du
film. Je dirais que le film est aussi intense que Green Room (pas celui de Truffaut) mais en beaucoup moins violent. Tout
est jeu de pouvoir et de faux-semblant. Une analogie du système politique
américain se cache quelque part dans ce thriller magnifique.
Attack of the Lederhosenzombies : Ouin, je pense que là on a atteint le fond du baril en terme de film
de zombies. Bien que le tout est légèrement amusant et gore (mieux que beaucoup
beaucoup d’autres productions du genre, donc assez réussi), il est grand temps
de constater que le genre est saturé au point où j’en ai plus rien à foutre.
The Hurricane Heist : On aime détester et rire de
Michael Bay, mais on va se le dire, Rob Cohen est le Michael Bay des pauvres.
Des très pauvres. Avec ses faux airs de dude bouddhiste et ses colliers de
perles et ses bracelets anti-shakrat ou peu importe ce qu’il porte au poignet,
Cohen qui a commencé sa carrière comme producteur il y a très longtemps, nous
donne toujours en entrevue un angle humain et spirituel aux films qu’il fait (The Mummy 3, The Fast And The Furious, XxX,
Stealth, que du bon et très philosophique).
The Hurricane Heist est un peu un
remake de Hard Rain mélangé à Twister. Dans ma tête, c’est un mélange
qui peut paraître ridicule mais dans la réalité philosophique de Cohen, c’est
ultra-ridicule. Tout ce qui doit être grandiose et spectaculaire fini par
ressembler à un DTV : mise en scène tentant de cacher les lacunes d’un
budget, effets spéciaux réussis mais perdu dans une mise en scène pauvre, Des
décors qui n’ont l’air de rien d’autre que des décors, etc… Bien que les
acteurs semblent s’amuser un peu, tout le monde y perd son temps ce qui n’est
pas très bouddhiste.