Tuesday, May 15, 2018

Réflexions sur de la cinématographication

Bring It On : Worldwide #Cheersmack : Au lieu d’aller sur la lune pour la pire suite de la série, comme n’importe quelle série de films qui ne se respecte pas, Bring It On ont décidé d’aller vers le 2.0 dix ans en retard. Avec l’intégration des réseaux sociaux et de Twitter. C’est dommage car… non…  ce n’est pas dommage du tout.


Bring It On, Ghost : Un truc asiatique avec des ados poches qui chassent des fantômes mais pas vraiment. On s’ennuie des cheerleaders. Good Times!


Esprit de Cantine : Documentaire sans vision et sans direction, Esprit de Cantine avait tout pour être intéressant mais son réalisateur étire et rempli son film déjà pas long à 78 minutes d’images qui ne servent à rien et de scènes monstrueusement mauvaises (le dude avec sa navette à Tadoussac, le même dude qui nous raconte son histoire d’amour de la façon la moins romantique et la plus banalement plate ever). Au lieu de nous raconter comment on fonctionne dans les cantines, le réalisateur croit nous l’expliquer mais en comparant seulement 2 cantines. Une dont on s’attache à sa propriétaire mais dont les clients sont soit édentés ou inintéressants et l’autre qui passe son temps à chialer sur la règlementation de la ville à son égard. Il est évident que le réalisateur et tombé en amour avec ses personnages et en a oublié son sujet tant il laisse dans son film des anecdotes qui n’ont aucun impact et qui donne l’impression que « il fallait être là ». Il faut dire qu’avec la série télé Sur le pouce, le réalisateur se devait d’aller dans une direction différente pour nous accrocher ou pour nous montrer une réalité qui nous échappe. Au lieu de ça il ne nous raconte rien et on sort du film frustré par le manque de vision et l’idée que n’importe quel quidam peut s’improviser « faiseux de documentaires ».


Dog Eat Dog : 3e adaptation d’un roman d’Eddie Bunker surtout connu pour avoir fait beaucoup de prison (d’où les thèmes de ses romans) mais surtout pour avoir personnifié Mr Blue dans Reservoir Dogs. Tarantino, un grand fan de Bunker, lui a confié le rôle en se sachant pas d’avance qu’il allait devoir pratiquement se battre avec lui sur le plateau parce qu’Eddie Bunker n’est pas un gentil monsieur (même chose pour Lawrence Tierney qui jouait Joe dans le même film). Cette mini-biographie de Bunker est beaucoup plus divertissante que le film qu’en a tiré Paul Schrader. Schrader qui continue de surfer sur la popularité de ses scénarios pour Taxi Driver et Raging Bull et qui ne nous à rien donné de bon en 20 ans (Affliction c’est en 1997) nous offre un truc dont on ne comprend pas trop où il veut en venir. Je crois que l’idée c’est de voir qu’un prisonnier une fois à l’extérieur de la prison, y est toujours. Une fois sa dette payé à la société, il la doit encore. Ou quelque chose comme ça. Mais Schrader nous montre 3 dudes qui une fois sortie de prison tuent des gens et des policiers. J’avoue qu’au niveau de la morale, c’est pas béton, mettons. Nicolas Cage joue comme s’il s’en contrecrissait et Willem Dafoe retrouve Schrader pour au moins la 6e fois. Dafoe avait aussi joué dans une autre adaptation de Bunker (Animal Farm, pas le truc de Orwell, réalisé par Steve Buscemi (Mr. Pink dans Reservoir Dogs, comme quoi toute est dans toute))ce qui fait de lui et Schrader le duo real-acteur dont on parle le moins dans le monde.


Keeping Up With The Joneses : Ce film n’est aucunement la suite de The Joneses qui pourtant on en commun d’être deux comédies dont on ne rit suffisement pas assez tout au long malgré des prémisses hilarantes. La faute ici à un casting qui fonctionne sur papier mais un peu moins dans la réalité et où un réalisateur anonyme et très paresseux se contente de filmer sans trop se questionner si tout ça fonctionne au niveau humoristique. On est supposé croire qu’Isla Fisher est un pichou alors je dirais que la moitié des blagues tombent à plat.


Super Troopers 2 :  Marc Casivi a été insulté par le manque de respect mais surtout le manque de culture par rapports aux québécois qui sont la tête de turc de ce film. Moi, étant un énorme fan de l’original, le qualifiant de plaisir coupable et l’écoutant au moins 2 fois par année depuis mon premier visionnement au cinoche, j’ai été insulté par le manque de blagues, l’humour paresseux et le manque d’opportunité de faire une suite aussi drôle que son prédécesseur. Il faut dire que le public cible sont les potheads (ni moi, ni Casivi) qui n’ont pas tant de standard au niveau du 7e Art. Ça n’excuse rien mais en même temps ça excuse tout.


Collateral Beauty : Un film doux et chaleureux sur le deuil et la vie et les amis que l’on rencontre sur le chemin de la guérison. C’est fait tout en subtilité et les paysages sont pittoresques à souhait. Will Smith nous offre une performance digne des acteurs de sa génération et Philip Seymour Hoffman ne joue pas dedans. Parce qu'il est mort.


Shut In : Shut In c’est un espèce de wannabe-thriller dont on ne comprend pas trop les enjeux parce que c’est très ronflant. TRÈS. Naomi Watts est dans une maison avec son fils quadraplégique/comateux et un p’tit gars. Il se passe des choses ou peut-être pas. Ou peut-être trop ou encore même pas assez. Bref, c’est une coproduction Canado-Franco-Américaine avec une actrice australienne et un acteur britannique alors tout baigne!


Incarnate : Je n’avais aucune idée que ce film existait.


Atroz : Atroz c’est une version argentine ou mexicaine de August Underground. En fait, c’est tellement la même chose qu’on a l’impression d’avoir accroché le bouton de la langue espagnole sur la manette du lecteur DVD. Le réalisateur ne peut pas nier n’avoir jamais vu August Underground, on a affaire à la MÊME CHOSE. Deux gars kidnappent une fille, lui arrache les seins et urinent sur les plaies. Ok vous allez me dire que dans August Underground ce sont des excréments et non pas de l’urine mais bon…


Manhunt : 25 ans après Hard Boiled, John Woo revient à ses premier amours, le gun fu, avec un résultat mitigé. Comme s’il croyait encore que faire un film d’action devait ressembler à Paycheck. Il rit de lui-même avec une scène de colombes mais pour le reste on dirait plutôt une imitation de son style. Il y a bien 2-3 bons flashs mais le film est terriblement stupide. Il faut dire que l’histoire, un remake d’un film japonais basé sur un roman, est complètement ridicule. En plus, comme le film est en japonais, en cantonais et en anglais tout est foireux au niveau des sous-titres. Les sous-titres anglais lorsque les personnages parlent anglais ne veulent pas dire la même chose genre : Pleased to meet you est sous-titré Please administrate. Encore pire est la façon phonétique des acteurs de dire leur anglais. Comme on dit dans le milieu du cinéma : Y a personne d’autre que John Woo pour parodier John Woo. J’ai mieux aimer Firestorm avec Andy Lau dans le même genre ou n’importe quel Johnni To.


Terrifier : Terrifier est une version longue d’un segment du film All Hallow’s Eve un film d’anthologie d’horreur. Terrifier est extrêmement gore mais un gore bien fait, fait avec amour. D’ailleurs tout le film est fait par un amateur du genre et ça se sent. Les acteurs pas tous bons, s’en sortent très bien et la mise en scène est soignée pour un film du genre avec un budget du genre. Pas aussi bon que 100 Tears mais pas loin.


Revenge : Je ne comprends pas trop les éloges que ce film reçoit. Un rape and revenge movie bien filmé reste un rape and revenge movie. Le film est bien fait mais il est stupide. Les incohérences n'aident en rien et tout est un peu foireux au niveau des dialogues et des motivations des personnages. Encore une fois un rape and revenge movie n'est pas supposé être le truc le plus intello du monde mais on défend ce film puisqu'il est fait par une femme alors qu'elle n'y apporte absolument rien de féministe, elle se contente d'utiliser les mêmes vieux clichés de façons tout aussi cliché. Certains détails sont stupides mais on comprends la signification (le phoenix sur le ventre) tandis que d'autres sont plus difficile à comprendre (le feu sur l'arbre). Le film est très sanglant et réaliste dans sa violence. Les images sont belles mais quand tu as le désert du Maroc à portée de main tu ne peux faire autrement et comme disait Alain Dostie en 1988 après avoir été mis en nomination pour un Génie Award pour la direction photo de Les Fous de Bassans :  "c'est facile filmer des beaux paysages ensoleillés, c'est beaucoup plus difficile créer un atmosphère, une ambiance en tournant dans une prison (pour Le Party) et pourtant le spectateur préfère voir des paysages. J'ai une nomination pour le travail le plus facile que j'ai jamais fait". Je paraphrase, si ça se trouve Alain Dostie n'a jamais tourné Les Fous de Bassans. Mon point c'est qu'au final un film bien tourné n'est pas assez. Surtout si comme le croit sa réalisatrice, le film dénonce quelque chose alors qu'elle n'exprime rien de plus que les autres films du genre. Ce qu'elle croit dénoncer est intrinsèque au genre, alors au final elle ne dénonce rien. Reste que malgré le montage pas très bon, les mauvais raccords et la dizaines de réflexions du caméraman dans la carrosserie des voitures, le film demeure très divertissant, mais il ne veut absolument rien dire. Ce qui laisse perplexe devant autant de critiques dithyrambiques, tous des critiques qui n'aiment pas le genre, donc qui ne font que suivre la  parade.