Saturday, February 25, 2012

Reflexions sur de la cinématographication

Nude Nuns With Big Guns : Dans le même genre que Bitch Slap ou si vous préférez film-tourné-devant-écran-vert-ou-dans-le-désert-en-autant-que-ça-coûte-pas-cher-avec-acteurs-miteux-et-arrêts-sur-image-pour-présentation-de-personnages-tarantinesques-ou-ritchie-esques. NNWBG est une réussite technique pour son maigre budget (85 000$) puisque le film a l’air d’en avoir coûté 10 fois plus. Par contre tout est crade, violent, pas toujours cohérent, les acteurs pas tous au même niveau, etc… En voulant être cool à tout prix, on finit par trouver tout ça lassant assez rapidement. On dirait un croisement entre Ms. 45 et Desperado, ce qui n'est pas si mal en soi mais en beaucoup moins amusant. D’autant plus que le film essaie de choquer les catholiques de façon un peu cheap tout en se cachant derrière la façade : Voyons donc! C’est pas sérieux tout ça! C’est de l’humour! C'est peut-être de l’humour mais ça ne veut pas dire que c’est drôle.

Dead Space : Ayant vu le film il y a plusieurs années, je me suis rappelé à quel point Marc Singer est hilarant comme acteur alors j’ai réécouté ce rip-off de Alien. Ce qui m’a fait le plus rire mis à part le montage approximatif (sérieusement il n'y a rien de professionnel dans le montage), c’est la présence de Bryan Cranston. Tout le monde que je connais essaie de me faire écouter Breaking Bad en ne me disant jamais rien de plus que : "C’est pas LA meilleure série télé jamais fait mais c’est bien fait." Ce qui est est un argument assez faible. Peut-être que s’ils me disaient : "Bryan Cranston est super bon dans Drive mais, dude, Dead Space, malade!" Je crois que j'accrocherais tout de suite. De toute façon ce qui nous intéresse est loin du laboratoire de crystal meth de Breaking Bad, il s’agit plutôt du laboratoire science-fictionnesque de Dead Space. On a droit à Marc Singer torse nu (pourquoi???) et bronzé malgré ses 40 balaies, une scène de sexe complètement inutile même s’il s’agit d’un rêve (spoiler) ainsi qu’un alien en caoutchouc, statique, qui a besoin de l’aide des acteurs pour bouger Ed-Wood-style(ceux-ci se cramponne sur les tentacules de la bête en la faisant bouger pour nous montrer qu’ils ont été capturé par la-dite bête). Comme mentionné plus haut, le montage est assez honteux. On peut très bien voir qu'il manque plusieurs plans pour la compréhension du récit non pas parce qu'ils ont été censurés, seulement parce qu'il n'ont jamais été filmé, croyant pouvoir réglé tout ça en post-prod. Le montage alterne donc incompréhensiblement entre deux plans n'ayant visiblement pas été tourné la même journée. Comme le monstre en caoutchouc est statique, on essaie de créer un simili-mouvement dynamique dans le montage alors qu'on ne peut faire autre chose que se gratter la tête en se demandant où diable cette bête est-elle passé. Marc Singer à un ami robot pour une raison inexpliquée. Un genre de C3P-0 mélangé avec sa version féminine du film Spaceballs. Singer finit par poursuivre la bête sur ce qu'il m'a semblé être une planète désertique. En réalité, il s'agit d'une piste cyclable boisée où l'on a ajouté énormément de fumée pour donner un cachet interplanétaire ou quelque chose comme ça.

Redacted : On ne comprend pas vraiment où veut en venir Brian De Palma avec ce faux-documento-télé-réalito-vidéo-viral. On a l’impression de voir un des clips ironico-humoristiques de Starship Troopers ou Robocop de Paul Verhoeven… mais pendant 90 minutes. Tout ce qui manque entre chaque segment du film est une VO qui dit : Would you like to know more? De Palma gagne des points en critiquant les médias qui couvrent la guerre en Irak et qui nous cachent la vérité. Il gagne aussi des points en n’essayant aucunement de nous montrer l’armée américaine sous un beau jour. Le problème c’est qu’il ne se base sur aucun fait réel mais plutôt sur une suite de scènes scénarisées qui peuvent parfois avoir l’air un peu caricaturales et qu’il utilise des acteurs inconnus pour le réalisme mais qui personnifient des personnages dont on n’en a royalement rien à chier.

The Atomic Cafe : The Atomic Cafe est une compilation de films de propagandes à propos de la bombe atomique. On veut nous dire qu’il n’y a aucun danger à être exposé aux radiations : Duck and cover!

Begotten : Pseudo film culte, Begotten est une excuse pour mettre en scène des meurtres dégueusements filmés dans un noir et blanc pas super beau. On ne voit pas grand chose, ce qui est bien pour les gens qui n’aime pas le gore mais ce qui peut être mauvais pour les gens qui apprécie voir les films qu’ils regardent. Long et incroyablement ennuyeux, Begotten fait passer Necromantik et Necromantik 2, films auxquels il ressemblent esthétiquement, pour The Godfather. Certains diront qu’il s’agit d’une oeuvre d’art complexe tandis que d’autres diront comme moi que c’est de la m-ART-de.

Kill Theory : Le film débute comme n’importe quel slasher où une bande d’acteur trop vieux pour leur rôle, se rendent dans un chalet pour aller boire et se vider les testicules dans des vagins (c’est vulgaire mais c’est comme ça qu’on parle quand on est entre bro's). Tout le monde semble être en couple sauf le p’tit gros. Probablement parce qu’il est gros. Et à cause de son obésité, il est évidemment la tête de turc. J’imagine que la graisse de son ventre fait en sorte qu’il est également celui qui doit préparer les repas puisqu’il connaît ça, lui, les hamburgers. Parce qu’il est gros. Il mange donc beaucoup. Il n’a pas de copine non plus parce qu’évidemment, il est gros. Pourquoi frencher quand on peut s’engloutonner 2 ou 3 hot dogs. On doit donc rire de lui puisqu’on le sait, l’obésité élimine toute confiance en soi et toute fierté. Comme on se fout de sa gueule, le p’tit gros (qui n’est pas si p’tit, en plus d’être le meilleur acteur du film) est donc une anomalie dans ce cercle de pseudo-amis. On se demande donc pourquoi il a été invité au chalet, pourquoi il décide d’être amis avec ces gens antipathiques. La raison pour laquelle je m’intérroge sur le pourquoi de ses fréquentations, c’est que l’histoire du film ne tient absoluement pas la route et sachant que le p’tit gros est une tête de turc, il me semble que l’histoire à encore moins de sens. Sans vouloir entrer dans les détails de l’histoire, disons que les grandes lignes sont : un tueur psychopathe force les jeunes du chalet à s’entretuer jusqu’au dernier survivant qui gagne une pizza ou une boite de sachets de thé, je ne me rappelle plus. On croit ré-inventer Saw, on croit ré-inventer le slasher, on croit innover… not! Même si le petit twist final est sympathique, il n’y a aucun réalisme durant les 80 minutes qui le précède. Il y a quelque chose d’assez ridicule dans le fait que les personnages s’exécutent sans trop y réfléchir, sans trop vouloir s’en sortir en unissant leur force. Ils sont amis après tout. Évidemment tout les personnages ont de vieilles rancunes les uns envers les autres ce qui explique incroyablement bien pourquoi ils s’entretuent aussi rapidement. Je crois sincèrement que les réseaux sociaux sont à blâmer pour ces amitiés aussi fragiles. Facebook ne nous apprends pas les rudiments d’une vraie amitié ni les raisons qui poussent les gens à entretenir une amitié. Fuck you Zuckerberg!

The Violent Kind : Ne pas confondre avec The Violent Kind(2008), The Violent Kind(2010) est un drôle d’oiseau qui ne fonctionne pas tout à fait. Un mélange de genre fait avec beaucoup de sérieux et d’ambitions mais avec un certain penchant à vouloir être culte à tout prix. En ne prenant jamais le spectateur pour un idiot et en changeant constament l’intrigue pour nous déstabiliser, le film peut finir par avoir l’air de n’importe quoi fait n’importe comment sans avoir de ligne directrice fonctionnelle. Les ruptures entre les intriguent changeantes ne sont pas faites avec convictions, le manque de dévelloppement autant de l’intrigue que des personnages ainsi que le manque de moyen financier n’aide pas tout à fait à la fluidité et à la compréhension. Repo Men ou Donnie Darko par exemple, peuvent avoir l’air de n’importe quoi mais ce sont des œuvres qui fonctionnent malgré tout le côté abracadabrant qu’elles peuvent contenir. The Violent Kind, fonctionne un peu moins. Comme si on s’était contenté d’une rupture de l’intrigue pour surprendre ou garder le spectateur en haleine, comme si un changement de direction de 360 degrés en milieu de parcours et au deuxième tiers suffisait pour être cool, intriguant, excitant et cultissime. The Violent Kind obtient un B pour effort, parce qu’il ose quelque chose de différent et qu’il n’est pas inintriguant et ce malgré des acteurs caricaturaux qui passe bien près de tout gâché au derniers tiers du film. Pas tout à fait maitrisé mais pas détestable pour autant.

Immortal Combat : Voici enfin le rêve cinématographique de tout amateur du 7e Art. Un film qui réunie Sonny Chiba et Roddy « Rowdy » Piper. On a aussi droit à Meg Foster en méchante vilaine. Cette réunion entre Forster et Piper était fort attendu par les fans de They Live. Chiba parle de façon phonétique avec Piper qui contrairement aux spectateurs, le comprend. Un peu comme quand un ami apporte son bambin à un BBQ à la maison et que son chérubin parle de façon incompréhensible, pour vous, mais pas pour les parents qui se hâte de répéter les paroles du môme pour vous faire comprendre que ce qui a été dit, est compréhensible malgré tout. C’est un peu la relation qu’entretient Piper et Chiba avec le spectateur. Chiba déblatère, Piper répète de façon compréhensible et le spectateur hoche de la tête de façon satisfaisante, ayant tout pigé. Piper joue un policier pseudo-undercover (il ne cache jamais le fait qu’il est policier, mais devrait) qui arrive sur une île où à lieu des combats clandestins mais pas vraiments. Ce n’est jamais vraiment clair si Piper doit infiltrer ce qui semble être une organisation pas si bien organisée. Chiba arrive de nul part pour lui venir en aide et ils doivent combattre Deron McBee, un tas de muscles, anciennement d’American Gladiators, qui donne probablement la pire prestation d’acteur tout genre confondue. Il n’en demeure pas moins que sa prestation est divertissante et que le film est tourné durant la nuit de façon mollassone, ce qui est une épreuve incroyable pour la rétine.

Damnation Alley : Film post-apocalyptique au budget louable (à l’époque) mais aux effets spéciaux, à la mise en scène, aux acteurs et à la cohérence moins qu’impréssionnantes. Après environ 60 minutes je me demandais toujours où tout ça allait(le film à une durée de 78 minutes), pas que ce soit vraiment important mais parfois on aime bien se faire raconter une histoire. Je dis ça comme ça.

Horrible Bosses : Comédie pas super drôle où les acteurs jouant les patrons (Aniston, Spacey et Farrell (Colin, pas Will) semblent s’amuser comme des petits fous. Le problème avec ce genre de comédies c’est 1) on ne va jamais au bout de nos ambitions. Ce qui est plutôt ironique puisque Spacey et Aniston donnent l’impression qu’ils veulent pousser beaucoup plus loin le grotesque et la vulgarité alors qu’il est évident qu’on freine leur élan. Et 2)on donne toujours les rôles principaux à des acteurs comiques ou des humoristes comme si tout allait être drôle grâce à leur talent alors que c’est un peu le contraire qui se produit. Il n’y a aucune chimie en Bateman, Sudeikis et Day. Rien qui nous laisse croire que ces trois huluberlus sont des amis. Il n’y a rien qui les réunie ou qui peut nous faire croire qu’ils ont une amitié à rude épreuve. Les 3 personnages sont à l’opposé l'un de l'autre ce qui dans un film fonctionne parfois mais pas toujours. Bateman donne l’impression qu’il s’emmerde en leur compagie. C’est le genre de comédie où les 4 scénaristes(4 SCÉNARISTES!!!!) ont pondu 50% d’une blague chacun tout en se retenant le plus possible d’aller trop loin, quitte à faire moins de blague et de prendre le moins de risque possible.

Little Deaths : Little Deaths c’est un paquet de « Bof……. Moyen » en 90 minutes.

The Adjustment Bureau : The Adjustment Bureau est une bonne idée (adaptée d’un roman de Philip K. Dick) mais mise entre les mains d’un scénariste incompétent. Un des problèmes à Hollywood c’est de donner les renes d’un film à de mauvais scénaristes suite à un succès basé sur un de leur scénario. George Nolfi à donc écrit un film qui est resté sur les tablettes pendant plusieurs années jusqu’à ce qu’on le dépoussière, le réécrive, le réadapte pour donner le scénario approximatif de Ocean’s Twelve. Nolfi passe donc derrière la caméra en plus de scénariser The Adjustment Bureau. Un genre de Dark City urbain, le film de Nolfi est rempli visuellement de choses super chouettes, des chapeaux, des buildings, Emily Blunt, des acteurs ayant la gueule de l’emploi, etc… mais n’a aucun suspense et est télégraphié de façon honteuse en plus d’avoir des dialogues explicatifs ultra-gênants. La mise en scène de Nolfi est compétente mais comme son scénario est mauvais, elle n’aide en rien à dilluer les lacunes scénaristiques. Comme si on ne comprennait jamais vraiment ce qui fait triper Nolfi dans son film : le suspense (inexistant), l’histoire d’amour (cute mais scénaristiquement trop brève), les yeux de Blunt (bleus), l’architecture New Yorkaise (dans un scope sublime). Tout va trop vite ou rien ne s’amalgame de façon satisfaisante si bien qu'on a l'impression de voir un suspense raté alors qu'au final, c'est d'une histoire d'amour qu'il s'agit.

Kidnapped : Après La Casa Muda et PVC-1, voici un autre film espagnol/portuguais/latino en plan-séquence. Contrairement aux films mentionnés, Kidnapped est une suite de 12 plans séquences plutôt qu’un seul. PVC-1 ne m’avait pas laissé une bonne impression. Bien que l’idée de faire un film en un seul plan soit audacieuse et les efforts mis en place pour la réussite de celui-ci doivent être souligné, je ne crois pas que le film soit réussit et ce pour plusieurs raisons. Entre autre parce que les dialogues étaient terribles mais surtout parce que les raisons du procédé ne fonctionnent pas. En voulant filmer en temps réel pour rendre le spectateur complice du malheur de la protagoniste (elle a une bombe autour du cou), la mise en scène anhéantie tout le suspense puisque le réalisateur appuie beaucoup trop artificiellement les moments forts, promène sa caméra un peu partout pour créer du mouvement inutile ce qui détruit le côté « complice » puisqu’on arrête de suivre la protagoniste pour filmer autre chose ou pour que la caméra prenne un autre chemin attirant l’attention sur elle-même (la caméra) et par le fait même la mise en scène (le plan séquence) qui devient automatiquement une gimmick qui a pour résultat de nous faire comprendre que ce gimmick est beaucoup plus important pour le street cred du réalisateur que pour l’histoire qu’il veut raconter. De plus, la mise en scène est un peu trop amateure pour être prise au sérieux mais n’empêche que l’effort est louable. Kidnapped est beaucoup plus solide dans sa mise en scène, un peu plus prétentieuse que celle de PVC-1 mais elle sied beaucoup mieux à l’intrigue. La scène d’ouverture est intense mais n’a rien à voir avec le film pas plus que le titre d’ailleurs puisque personne n’est kidnappé dans le film. Assez violent, Kidnapped souffre d’une mise en scène qui attire l’attention sur elle-même (split screen, etc…) mais surtout d’une finale grandguignolesque qui semble plaquée là, artificiellement, pour choquer plutôt que d’être satisfaisante et logique.