Tuesday, May 23, 2017

Réflexions sur de la cinématographication

Bon Cop Bad Cop 2 : J’ai très peu de souvenir de Bon Cop Bad Cop parce que ce n’est pas un film que j’ai apprécié. Erik Canuel a essayé de nous donner le 1er film québécois à-la-Lethal-Weapon avec plus ou moins de succès. Son style visuel allait dans tout les sens pour rien et le peu d’action qu’il y avait était inséré de façon artificiel dans une finale complètement oubliable. Le scénario misait surtout sur les clichés des buddy cop movies et sur l’humour en donnant au passage à Patrick Huard le rôle du tombeur de ses dames tel le Mel Gibson qu’il est. Moi je pense que si l’on est pour imiter les américains aussi bien le faire de façon compétente plutôt que de le faire de la même façon qu’eux : en nous servant un film de série B de bas étage. Je n’ai rien contre la série B mais toujours est-il qu’il faut un semblant d’originalité pour que ce soit amusant. Comme j’expliquais récemment au remarquable Jim Chartrand, je préfère une série B où l’affiche du film est trompeuse et où le film est incompétent plutôt qu’une copie de ce qui se fait de pas bon avec du talent mal utilisé. 
Alain Desrochers semble n’avoir jamais le talent de ses ambitions tant ses mises en scène sont toujours approximatives. Je comprends toujours ce qu’il veut faire lorsqu’il utilise une grue ou un travelling mais la mécanique est toujours visible comme s’il n’arrivait pas à réaliser ce qu’il avait en tête, surtout dans ses scènes d’action. La scène de la voiture explosive dans le film en est un bon exemple tout comme la scène de simili-sniper. Desrocher utilise une grue et son mouvement de caméra qui se veut vertigineux et excitant m’apparaît artificiel et mal mis en image. Bien que le non-style employé par Canuel dans le premier volet était n’importe quoi, il donnait tout de même une facture et un ton au film alors qu’ici tout est filmé de façon impersonnelle. Les images sont fades et ressemblent à du DTV sur le pilote automatique sans aucun âme. 
On me souffle à l’oreille que le film à coûté 12 millions de patates ce qui est choquant puisqu’on aurait pu faire 4 films moyens à 3 millions de patates ou 12 très bons petits films pour le même budget. Avoir 12 millions en sa possession et ne pas être en mesure de bien l’utiliser est complètement insultant. D’autant plus que j’avais l’impression que le film n’avait pas coûté plus de 2 milllions. En espèrant que ce n’est pas la salaire d’Anik Jean qui à engendrer le gros de la production puisque ses petites chansonnettes sont à l’image du film : une copie pallote et sans âme de ce qui se fait de mieux ailleurs. 
L’intrigue du film est meilleure dans cette suite même si au final tout n’a ni queue ni tête et que l’on abuse beaucoup trop de lieux communs qui n’apportent rien au film si ce n’est que de lui donner un semblant d’humanité (Ward qui souffre d’une maladie, Bouchard qui trouve son travail d’undercover très difficile pour garder une vie de famille saine). Les sous-intrigues sont à se péter la tête sur une bloc de glace tant on n’en a rien à foutre que la fille du personnage de Patrick Huard réussise son cours à Nicolet. D’autant plus que Sarah Jeanne-Labrosse joue un personnage qui doit avoir 17 ans mais elle le joue comme si elle avait 8 ans et demi ou comme si elle avait reçu un gros coup de marteau sur la tête et qu’il en avait résulté qu’elle est éperduement amoureuse de son père. Lucie Laurier est réduite à une poitrine dans un baby doll ou une poitrine dans une robe de chambre et que dire de Marianna Mazza qui est possiblement le truc le plus irritant depuis Chris Tucker dans The Fifth Element. Mazza joue comme si ce n’était jamais assez gros de caricaturer un personnage alors elle devient une anti-caricature, une caricature tellement énorme, imbécile et intolérable qu’on a l‘impression que tout les acteurs sous-jouent. On a l’impression que personne sur le plateau n’a osé lui dire qu’elle n’avait pas de crédibilité ou peut-être même qu’à chaque fois qu’on lui a dit, elle s’est mise à caricaturer encore plus fort. C’est presque de l’anti-humour, une performance digne d’Andy Kaufman. Que l’intrigue soit bâclé ou que l’humour fonctionne peu c’est une chose mais qu’on essaie de nous faire croire que Mazza joue un génie de l’informatique qui travaille pour la police de façon aussi dégueulasse est assez insultant, mais bon, Desrochers s’y connais en génie informatique puisqu’Antoine-Olivier Pilon portait fièrement le perruque émo dans Nitro Rush. Ce qui est plus insultant encore c'est la façon non-drôle que le film se paie la tête des policiers américains (je suis convaincu que les policiers du Maine ou du Vermont sont au courant qu’au Québec on parle français). Je rêve du jour où les scénaristes de films d’action vont cesser d’utiliser des pivots scénaristiques inutiles dans leur film(le chef du FBI qui est dans le coup par exemple) et commencer à faire confiance à leur scénario. L’intrigue ne change absolument pas si le chef du FBI est dans le coup ou non d’autant plus que la scène où Huard et Feore s’en rendent compte est tout à fait artificielle et inutile. Il faut arrêter de vouloir balancer des pivots inutiles et faire confiance aux spectateurs : si le film est bien ficelé, même si l’intrigue est mince, ils ne s’ennuiront pas. J’espère que Bon Cop Bad Cop 3 réuniera Feore, Huard et Labrosse fraichement sortie de Nicolet. Le chef de police pourra être jouer par Anthony Kavanagh ou Rachid Badouri tant qu’a faire caricatural.


Scream : The série pour la télé : J’ai vu Scream au cinéma en 1996 et le fan d’horreur en moi avait vraiment apprécié au point où je suis retourné le voir. Le film a réssuscité les films d’horreurs qui étaient devenus depuis longtemps le genre mal aimé, remplacé par des thrillers moyens pour adultes consentants du genre : Consenting Adults et autres Sleeping With The Enemy. Scream à redonné un souffle au genre au point qu’il s’est très vite saturé à nouveau. Mais ce court moment de décembre 1996 où Wes Craven nous offrait ce qui nous semblait à l’époque, un regard frais sur le genre est assez inoubliable puisque depuis le regain du genre s’est fait dans le found footage ou les remakes. Craven à réalisé les 4 films de la série dont la mise en scène demeure efficace mais dont l’intrigue varie au niveau de la qualité et de l'intérêt du spectateur. Le scénariste s’était toujours vanté d’avoir écrit une trilogie alors qu’il semblait évident au visionnement de chaque film que les scénarios avaient plus ou moins été réfléchis (surtout que le 3e film est scénarisé par quelqu’un d’autre). L'idée d'en faire une série télé est plutôt curieuse puisqu'en réalité on utilise que la prémisse du film de façon très très libre. Autant dire que Scream The série pour la télé n'a pas grand chose en commun si ce n'est que le titre ainsi que 2 ou 3 idées. Une chose est sûre c'est que le premier truc qui frappe avec la série est à quel point tout le mondes est fucking beau! Je n'ai jamais vu autant de gens crissements beaux se côtoyer. Même les professeurs sont incroyablement trop jeunes pour être prof mais physiquement trop beaux pour être crédibles comme professeur. Même les acteurs qui jouent les parents sont des gens qui ont très bien vieillis. On sait tous que beau n'égale pas nécessairement bon, alors les acteurs sont surtout fonctionnels dans leur livraison de dialogues mais complètement inaptes à faire passer une émotion et agir en conséquence de la situation dans laquelle ils se trouvent. Parce que quand un tueur assassine tes amis il est évident que de faire un party pour l'Halloween, coucher avec son prof ou se rendre dans des édifices abandonnés la nuit sont les premiers trucs qui te passent pas la tête. Mais j'imagine que ça c'est la faute du scénariste parce qu'étirer un film de 90 minutes sur 12 épisodes, on fini par oublier les détails du genre qu'un party costumé en pleine tuerie où un tueur masqué rôde c'est très brillant. L'identité du tueur est assez évidente mais surtout très décevante parce que ce n'est pas aussi clever que le film et parce que l'actrice (oops spoiler) sur-joue la psychopathe de façon caricaturale. Mais bon, comme elle est belle, on va l'excuser.  Aucun acteur n'a le physique de l'emploi et les coups de théâtres sentent le réchauffé.   On dirait un croisement entre Beverly Hills 90201 et Santa Barbara.  


The F Word : La comédie romantique n’est plus ce qu’elle était, il faut dire que la romance moderne n’est plus ce qu’elle était non plus. Alors un film comme The F Word (What if dans sa version américaine prude) est presqu’à la limite de l’anachronisme. Un peu comme l’un des dernier films romantiques avant l’ère des Tinder et compagnie, avant l’ère où la romance passe par une photo sur un un téléphone plutôt que par des rencontres où l’on apprend à connaître l’autre à travers des soirées, des activités ou je ne sais trop. Bref, l’idée n’est pas de critiquer la romance moderne mais de s’apercevoir que la comédie romantique est encore ancrée dans une autre époque, pas si lointaine certes, mais une autre époque quand même. Parce que The F Word s’adresse aux jeunes adultes et bien que les personnages soient attachants, force est de constater qu’il s’agit d’une version romantique des jeunes adultes, puisque je n’ai pas l’impression qu’ils agissent comme ça aujourd’hui. Et c’est un peu dommage, on essaie de leur donner des valeurs d’une autre époque en espèrant qu’ils s’y retrouveront alors qu’on a l’impression que tout est chimère que l’avenir de la jeunesse au niveau de la romance s’en va directement au y’able. De toute façon, The F Word n’a absolument rien à voir avec ce que je déblatère. C’est seulement des réflexions qui passaient par là durant mon écoute du film qui est fort sympathique malgré la lourdeur de mon propos.


Sexandroide : Sexandroide est un objet audio visuel où l’audio est pratiquement absent et où le visuel est loin d’être convaincant. Autant la rétine espère y voir une image bien éclairée autant elle préfère voir autre chose que ce soit disant film. Sexandroide, vous l’aurez deviné, est un film où il y a du sexe et aucun androide. Vous aurez devinez aussi que c’est français car seuls les français peuvent nous servir des merdes aussi inutiles, mal filmés, mal cadrés et mal éclairés et prétendre que c’est du cinéma sous prétexte que les Frères Lumière étaient français. Les frères Lumières ont expérimenté, certes, avec la pellicule mais en ayant toujours en tête que le film qu’ils faisaient allait plaire au public. Sexandroide est plutôt une expérimentation qui selon moi ne plait pas du tout aux actrices semi-nues qui s’y sont dévêtues pour simuler des orgasmes avec des moustachus déguisés en Dracula. Au contraire, je crois que ces actrices en ont tenu leur rôle secret et avec raison. Ce n’est pas tout le monde qui peut être fier de se voir filmer en 16mm granuleuse dans un sous-sol mal éclairé et danser en se déshabillant sur ce qui est audiblement, zéro musique. Possiblement a-t-on fait miroiter aux yeux de ces demoiselles un avenir dans le 7e Art des plus prometteurs du genre : Tu pourras ensuite grâce à ce film tourner avec Patrick Dewaere ou Michel Picolli. Ces jeunes femmes ce sont vite apercu dans quoi elles s’étaient embarquées lorsqu’elles n’ont pas été en mesure de voir ni éclairagiste ni perchiste sur le plateau, seulement un monsieur qui selon les cadrages approximatifs, devait loucher d’un œil sinon des 2 yeux.


The Program : The Program est une version romancé de la chute de Lance Armstrong (chute dans le sens de scandale pour dopage et non pas dans le sens qu’il a tombé en-bas de son vélo comme un retardé mental). Comme le sujet est vaste, les anecdotes nombreuses, les témoins/joueurs aussi nombreux et une temporalité qui s’échelonne sur plusieurs années, il est évident qu’un film de 100 minutes ne rend aucunement justice au sujet. On tourne les coins ronds par manque de temps mais cela n’en demeure pas moins intéressant. Je recommanderais un documentaire sur le sujet (comme The Armstrong Lie par exemple) ou un livre (comme 7 Deadly Sins de David Walsh par exemple) pour avoir de plus amples connaissances, pour mieux se faire à l’idée plutôt que d’avoir une version biaisée mais surtout pour vous éviter de voir Guillaume Canet caricaturer un être humain. L’idée de choisir Canet, un acteur français, pour jouer Michel Ferrari, un docteur Italien et de le faire jouer en anglais (pas sa langue maternelle) avec un accent italien hideux plutôt que de choisir un acteur italien m’a laissé très très perplexe. Je ne crois pas qu’un personnage de docteur italien doit nécéssairement être jouer par un acteur italien qui a étudié en médecine mais à talent égal, je préfère voir un acteur italien qui baragouine son anglais avec son propre accent qu’un acteur français qui baragouine un accent italien en baragouinant son anglais. De plus, la moumoutte et la gestuelle de Canet le rend risible comme si l’on dévaluait et ridiculisait le Docteur Ferrari. C’est désolant de voir Ben Forster se voué corps et âme pour y jouer Armstrong alors que Canet m’a tout l’air de croire qu’il est dans un sketch de SNL en rediffusion.