Monday, December 18, 2017

Réflexions sur de la cinématographication

Bushwick : Bushwick, c'est un quartier trendy de New York. Grace à la magie du 7e Art c'est maintenant un film de divertissement de cinématographication. Écrit par Nick Damici qui choisi toujours d'écrire ses films à propos de New York (son amour de la ville transparait souvent dans son écriture), Bushwick raconte une sorte d'invasion où armée, petits malfrats et police s'entretuent dans les rues du quartier pour une raison qu'on ignore. On y suit 2 personnages qui tentent de survivre dans ce carnage filmé en un long faux mauvais plan séquence. On comprend les intentions derrière ce faux mauvais plan séquence mais tout est tellement approximatif dans l'exécution que les intentions ne deviennent qu'un prétexte. De toute façon les acteurs ne sont pas très bons et le récit devient une parodie de lui-même où tout est sur-expliqué pour donner un espèce de semblant de morale anti-raciste qui ne fonctionne jamais vraiment puisqu'il n'y a rien de subtil. La faute à une réalisation brouillonne qui se concentre sur la technicalité d'un faux mauvais plan séquence pas bon plutôt que de jouer sur les codes du genre et soigner ses interprètes. Je n'ai pas tant de problème avec les faux raccords pour donner l'illusion d'un plan séquence, là où ça fait mal dans Bushwick ce sont les moments choisis pour créer ces coupures. Des moments souvent étranges où la caméra ne devrait pas s'y trouver habituellement (des escalier, des bottes) De toute façon le reflet de la caméra se fait voir tellement souvent et les effets spéciaux sont souvent mauvaisement trackés que la technique attire l'attention sur elle même et par le fait même plutôt que d'être invisibles, les coupures sont tous, au contraire, trop visible.  Plus le film avance et plus tout devient terrible. C'est un exemple parfait d'un réalisateur qui n'a pas compris le scénario qu'il avait entre les mains.


68 Kill : Matthew Gray Hubler est un beau gosse dont la personnalité loufoque (une sorte de Yahoo Serious américain, mettons) lui permet d’avoir des films scénarisés, construits, produits autour de sa personnalité. Des trucs dont seulement lui peut nous faire avaler comme étant des comédies. Un peu comme Sam Rockwell à une certaine époque (L’époque Tom Dicillo). Gray Hubler est à ce point sympathique qu’on a de l’empathie pour ses personnages de morons un peu mou, ou de losers ratés. Dommage qu’au-delà de sa frimousse des films comme 68 Kill n’ont rien à offrir. C’est que ce n’est pas donné à tous de faire du sous-Elmore Leonard meets Soderbergh meets les Coen. Parfois, un réalisateur croit qu’en filmant un scénario amusant basé sur un roman qui doit l’être tout autant on arrive à créer de l’humour noir. Surtout si on filme des white trash dans leur roulotte. Le secret des frères Coen c’est qu’ils inventent des personnages crédibles joué par d’excellents acteurs et dont la situation dans la quelle ils se trouvent est plus grande qu’eux. Le problème avec les imitations c’est qu’ils croient que l’humour réside dans des situations trash où les personnages sont surjoués par des acteurs mal dirigés. On y trouve donc très peu d’intérêt sauf celui de voir Gray Hubler se démerder pour nous faire oublier qu’il joue dans Criminal Minds depuis 8 ans.
 

Visiting Hours : Jean-Claude Lord à fait la pluie et le beau temps dans le cinéma québécois durant les années 1970. Normal qu’il s’est ensuite essayé dans le film de genre canado-anglais. Un essaie pas si fructueux où il est revenu assez rapidement nous offrir La Grenouille et la baleine et autre Station Nord pour le plaisir des tout petits. Son essaie de courte durée lui a permis d’apprendre des trucs du métier pour offrir Lance et Compte, la plus grande série télé québécoise jamais fait. Il faut féliciter son Eddie & The Cruisers 2, son Vindicator (un sous-Robocop, 3 ans avant celui de Verhoeven) et ce Visiting Hours pour 30 ans de Lance et Compte. C’est pas rien. Quand j’étais jeune, très jeune, l’affiche de Visiting Hours est une des 1ere affiche de cinéma à avoir touché ma rétine. J’ai vu le film quelques années plus tard dans un désintérêt total mais le revoir aujourd’hui me rappelle l’époque où j’y avais découvert l’affiche dans un journal, chez mon grand-père. Visiting Hours est un slasher dans un hôpital (d’où le titre) qui grâce à la performance de Michael Ironside en tueur fou et une excellente partition musicale, le situe au-dessus de la moyenne. Le film à bien vieillie au point où le suspense fonctionne plus qu’il ne devrait et les scènes de sursauts sont efficaces, choses assez rare pour un slasher typique, encore plus pour un film de Jean-Claude Lord.


Justice League : Des acteurs costumés en vieilles guenilles jouent devant des écrans verts des scènes d’action dont ma rétine se contrecrisse au point où mon cerveau se met automatiquement en mode veille jusqu’à ce que tout ça se termine dans une orgie d’effets spéciaux qui calcinent l’iris humain.


The Evil Within : Il y a quelque chose d’Eraserhead dans The Evil Within, un film qui fut tourné en 12 ans et terminé 3 ans plus tard (15 ans en tout), juste un peu après la mort de son réalisateur. The Evil Within malgré tout ses défauts est comme un gros cauchemar filmé. On n’avait pas vu depuis longtemps autant de scènes aussi cauchemardesque filmées de façon méticuleuse malgré un budget minime(6 millions de patates sortie directement des poches du réalisateur(c’était le petit fils d’un chef connu de la mafia alors il a dû prendre son argent quelque part)). Seul film de Alan Getty, il en a fait une affaire très personnelle mais le gars avait beaucoup de potentiel, dommage qu'on n'ait rien d'autre à se mettre sous les yeux. Par chance, le film a de l’intérêt qui va au-delà de l’histoire de sa production et de sa distribution. Je le conseille fortement.

  
Snapshot : Snapshot c’est un peu une version classique de Starry Eyes ou du moins une version moins trash, plus australienne aussi. C’est peut–être même le film préféré d’Harvey Weinstein. Le film raconte les péripéties d’une ingénue qui tente de devenir top model et qui finit toujours dans la chambre d’hôtel d’un producteur miteux qui lui fait miroiter mers et mondes si elle lui montre ses boobies. Au début elle se laisse tenter par ces mers et ces mondes et montre un peu de craque de seins mais comme toute femme qui se respecte, elle décide qu’elle n’est pas une guidoune et ne se laisse plus faire. Elle se sent suivi par un prédateur dans un camion de crème glacée (un camion qui livre de la crème-glacée et non pas fait en crème-glacée) et fini par s’apercevoir qu’elle est la cible des photographes/producteurs/lesbiennes/prédateurs sexuelles de la ville. Au final, seules les lesbiennes veulent son bien ce qui fait un peu dévier la morale du film vers quelque chose d’inattendu à moins que ce n’est pas ce que le film veut nous dire et que je comprends tout croche.


The Dark Tower : La dernière fois que j’ai lu du Stephen King c’était en 1993. Je crois que c’était The Dark Half et j’avais été voir la version film au cinéma un peu plus tard. Entre 1992 et 1993 c’était ma période Stephen King. J’y ai lu : It, Christine, Cujo et Minuit-quatre. Je peux donc compter sur les doigts d’une main les livre de King que j’ai lu il y a 25 ans. The Dark Tower est une série de livre de King comportant 10 tomes. 2 fois plus de tomes que je n’ai lu de ses livres. Ça fait beaucoup. Quand on pense que It fut adapté à la télévision et plus récemment au cinéma en 2 parties, je me dit que 10 tomes doit facilement faire 15 films ou 8 très longs films ou une série télé de 3 saisons de 24 épisodes ou 10 saisons de 10 épisodes. Quelque chose qui justifie la longueur de l’œuvre. Ou du moins qui justifie le nombre d’année que Stephen King à passé à écrire dans son atelier, seul pendant 20 ans. Bref, The Dark Tower The Movie à une durée de 90 minutes. J’imagine qu’ils ont dû en enlever du superflu pour aller directement au vif du sujet sur 90 minutes. Il n’est pas étonnant que le film se termine à la hâte pendant que le spectateur y cherche les enjeux. Tout est hâtif, sous-expliqué. Comme si le film avait été fait pour les 4 acteurs qui jouent dedans et qui ont lu le scénario. Tout semble avoir du sens pour eux, pas pour le spectateur. Pas que ce soit complexe, j’ai rarement vu un film aussi épique être si peu épique, simple et facile. Mais les 4 personnages se parlent et se comprennent comme s’ils étaient des amis de longue date alors que rien dans leur aventure n’est aussi facilement explicable au point où l’on peut y comprendre un tant soit peu la situation (un méchant trouve une brèche dans son monde qui l’amène à New York où un Gunslinger tente de l’empêcher de créer l’enfer sur Terre alors qu’un gamin qui comprend tout ça puisqu’il rêve au Gunslinger et peut même le dessiner se trouve subitement sur son chemin (Tsé New York, c’est pas si grand quand on y pense) et prêt à l’aider du haut de ses 14 ans) 90 minutes plus tard tout ça se termine en happy end avec des trompettes et des confettis et le spectateur se dit à quoi bon lire 10 tomes d’une série de livres qui se résume en 90 minutes sans aucun rebondissement. Fuck that shit je vais aller lire les 73 nuances de Grey.


The 9th Life of Louis Drax : J’ai franchement rien compris à ce film. Pas que ce soit hyper complexe c’est juste que c’est très nul. Basé sur un roman dont j’ignorais l’existence j’ai tout de suite pensé que c’était un roman adressé aux ados, mais les sujets soi-disant adultes m’ont laissé perplexes : La mort, la vie après la mort, les rêves prémonitoires etc… Le Dr Grey (celui connu pour ses 50 nuances) joue encore une fois un docteur ou un pédiatre qui se retrouve avec un enfant comme client ainsi que sa mère un peu folle. Tout ça avec des flashbacks du gars de Breaking Bad qui joue le père du gamin et par le fait même peut avec l’aide du cachet du film payer son loyer. C’est à peu près ce que j’ai retenu du film. Alexandre Aja, le réalisateur en parle comme d’un projet personnel. Tant mieux pour lui, c’est bien de consacrer un peu de temps à nos projets personnels.



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Zombie Ass : Toilet of the Dead : Oui, bon, le titre donne une grosse, grosse, grosse idée de ce qui peut bien y avoir dans ce film japonais : des flatulences, des blagues de flatulences (c’est une peu la même chose) des excréments, du vomie de marde, des hémorroïde avec des dents, des pénétrations anales de vers solitaires, des haches dans le péteux, des têtes qui explosent, des yeux qui saignent, un œil qui après qu’une tête ait explosé se retrouve dans la bouche d’un personnage comme si Evil Dead 2 n’avait jamais existé, un monstre en CGI cheaps, des effets spéciaux peu spéciaux, de l’humour pipi-caca-poil-caca, des décors en cartons, des acteurs qui exagèrent leur caricatures, etc… Et après les gens vont se plaindre que Human Centipede existe alors que c’est la grande classe à côté de ceci.