Friday, April 8, 2011

Réflexions sur de la cinématographication

Clash : « Les meilleures scènes d’action de l’année » peut-on lire sur la pochette de ce film d’action coréen. Le problème c’est qu’il ne mentionne pas de quelle année il s’agit. Celui qui a écrit cette remarque n’a visiblement vu aucun autre film cette année ou Clash est le premier qu’il a vu depuis Rumble In The Bronx. Film pas trop divertissant, trop bavard pour rien, peu prenant, Clash est presque d’un ennuie mortel avec une photographie pseudo-cool pour masquer le manque de budget Les acteurs nous laissent complètement indifférent tant qu’au sort de leur personnage et tant qu’à la suite de leur carrière cinématographique.

Amer : Amer n’est pas un film, c’est une expérience à vivre. Il s’agit d’une expérience sensorielle extrêmement érotique et sensuelle, mêlant le sexe et la mort mais sans jamais y voir de scènes de sexe. Amer est un hommage aux giallos italiens particulièrement aux films de Bava et d’Argento (Suspiria, Profondo Rosso et Tenebrae en particulier). Je ne crois pas que des mots rendent justice à Amer au point de vue de l’implication émotionnel. Par contre, le film aurait pu être 75 minutes plus court. C’est qu’après 5 minutes, on comprend et étiré le tout sur 90 minutes devient (un peu) lourd. Le problème c’est qu’il n’y a pas d’histoire, seulement 3 vignettes de la vie d’une femme qui découvrent sa sexualité et en plus chaque image, chaque plan du film porte une signification quelconque. Le tout peut paraître lourd et prétentieux. Les images sont d’une beauté incroyable et la direction photo est plus qu’impéccable. On croirait vraiment qu’il fut tourné dans les années 1970. Pour donner un commentaire superflu mais qui donne une idée de ce qu’est Amer : « C’est comme si les images faisaient l’amour avec le montage ». La musique est envoutante et la dernière vignette du film est tout simplement G-É-N-I-A-L-E. Si on embarque pour l’expérience, on en ressort éblouie devant ce tour de force formel.

Cornered : Cornered se veut un slasher à l’ancienne mais il prend environ 40 minutes avant d’arriver avec un premier meurtre pas si ingénieux. Avant ce meurtre on a l’impression d‘écouter un mauvais drame où plusieurs soi-disant amis (une afro-américaine qui a une ligne téléphonique érotique, un junkie en pleine crise, un petit gros qui mange des beignes, une prostitué et le proprio du dépanneur. Qui se ressemblent s’assemblent) prennent part à une partie de poker. Tout ça ressemble à Intruder mais en beaucoup plus con. Le meurtrier d’Intruder avait une raison (bidon, certes) de tuer les gens tandis qu’ici c’est un espèce de whodunit assez risible puisqu’on sait depuis les 5 premières minutes qui est le meurtrier (Ok, on a peut-être pas vu Steve Gutttenberg dans un film depuis Zeus Et Roxanne ou Airborne mais de l’avoir dans les 5 premières minutes du film met la puce à l’oreille. Je dis ça comme ça). Pour une raison que j’ignore et je suis sur qu’il l’ignore aussi, le meurtrier porte un masque. Tout est tellement con. Comme par exemple, puisqu’ils jouent au poker dans le backstore du magasin, lorsqu’un personnage se rend à l’avant pour aller se chercher un cornet et qu’il meurt, les autres se demandent où peut-il bien être puisqu’il y a un bail qu’il est allé chercher un cornet. Alors, un autre personnage sort du backstore, va voir et meurt et ainsi de suite. Comme s’ils n’avaient pas le droit de sortir du backstore plus d’un à la fois.

Death Tube : Film sanglant (c’est du Kool Aid, les enfants, n’ayez crainte)qui utilise comme histoire un genre de Youtube(dans le film ils ont changé le nom pour Death Tube(clever!)) où des meurtres ont lieu sur Internet. Un genre de torture porn comme on en faisait tant dans le passé vers les années 2008-2009. Il y a un gros ourson jaune en peluche (je ne sais pas quoi dire de positif sur le film).

Mirrors 2 : Mirrors 2 se contente de recycler le premier en y ajoutant une tonne de gore et des seins. C’est cool des seins. J’aime bien les seins. Mais il y a quelque chose de malalaisant dans ceux du film Mirrors 2. Bien qu'ils soient les plus beaux seins d’Hollywood que j’ai vu depuis longtemps, ils appartiennent à Christy Carlson Romano qui travaille pour Disney depuis des années. Elle a choisi Mirrors 2 pour montrer au reste du monde qu’elle est une femme et qu’elle est sexy. Un bien mauvais choix si vous voulez mon avis. De plus, la scène de la douche, bien qu’elle y meure de façon grotesque, est un peu longue pour rien. Elle ne sert qu’à nous montrer de la poitrine et on aurait très bien pu s’en passer. Je ne suis pas prude, ô que non! Mais la scène est étrange, on a l’impression qu’elle à elle-même demandé plus de temps sous la douche pour être sur que de jeunes ados boutonneux puissent peser sur « pause » et s’astiquer le salami. Nick Stahl en est rendu à jouer dans des films de cet acabit pour payer le loyer. Il devrait peut-être se concentrer sur des films comme In The Bedroom 2 par exemple. Je me suis demandé pourquoi le film se déroulait au même endroit que le premier alors que ce n’est pas tant l’endroit qui est hanté puiqu’il s’agit d’une histoire de fantômes revanchards. Mais bon comme il y a des seins…

Cradle Of Fear : C’est, à ma grande surprise, un pseudo film à sketchs qui implique un espèce de simili-vampiro-gothico-metalleux comme dénominateur commun. Un film extrêmement gore qui a pour public cible les fans de Twisted Sisters et autre Anonymus. Le genre de groupes métal qui chantent des chansons comme « Satan est mon ami », « Regarde ma grosse bague et ma redingote de cuir» ou « J’ai les cheveux long mais je m’assume ». Le film est tourné en vidéo, alors Cradle Of Fear n’est pas un film, il est un vidéo. Les éclairages et la direction photo font leur possible pour élevé la qualité du film mais les acteurs nous empêchent d’y croire. Le film s’améliore au fur et à mesure qu’il avance, comme si le réalisateur avait mis plusieurs années à terminer son film et qu’il avait ramassé un peu d’expérience, ailleurs, en cours de route. Il y a beaucoup de sang qui coule dans Cradle Of Fear, mais comme il s’agit d’un vidéo, je dirais plutôt, il y a beaucoup de Kool Aid qui coule dans Cradle Of Fear.

Djinns : Après 45 minutes, j’ai compris que le film se déroulait dans les années 1940. Bonjour le talent de raconteur! Djinns est un film fantastique français, beaucoup plus français que fantastique. Il y a des effets spéciaux, des gitanes, Said Tagmahoui, de la magie (un peu) et des militaires, autant dire que Renaud aurait détesté.

Hierro : Hierro est l’histoire de… on s’en fout. Elena Anaya en est l’actrice principale. On essaie de l’enlaidir pour la rendre plus crédible, plus humaine mais comme elle est la plus belle femme du monde, le résultat ne fonctionne pas vraiment. Elle rayonne même si elle est mal habillée. C’est l’histoire d’une mère qui perd son fils sur un bateau (perdre dans le sens de mourir) et qui croit le voir sur l’île de Hierro sur laquelle elle est confinée puisque la police enquête. Les décors naturels et la direction photo sont incroyables, presque oniriques mais pas aussi incroyable que Madame Anaya.

Life As We Know It : Josh Duhamel est beau! J’en suis jaloux. Il se démène pas mal au niveau du jeu d’acteur. Bien sûr il est limité mais il se démène, il n’est pas irritant. Katerine Heigl, elle, bof. Elle a une grande bouche. Les réunir tous les deux dans le même film n’est donc visiblement pas un rêve de cinéphile. L’idée laisse préssager une comédie-romantique terne où Heigl nous tombera sur les nerfs. À ma grande surprise, Life As We Know It n’est pas….. une comédie. Mais Heigl nous tombe sur les nerfs. On assiste donc à une dramédie-romandramatique où deux personnages essaient d’élever un bébé qui n’est pas le leur (longue histoire. C’est pas intéressant) et qui finissent par trouver la tâche vraiment trop ardu puisque tout les séparent. Alors 3 mois plus tard, l’homme, quitte pour une autre ville mais la distance lui rappelle qu’il forme une famille avec Heigl et le chérubin. Il revient donc, 3 jours plus tard, tout amoureux, comme ça, pour rien, mais sincère et tout. J’en suis sortie grandi. Vraiment! (pas vraiment).

Hatchet 2 : Hatchet 2 est, vous l’aurez deviné (en fait, j’espère), la suite de Hatchet. On reprend exactement à la seconde près là où la finale de Hatchet s’était terminé Halloween 2-style. On y a changé l’actrice principale mais bon, Danielle Harris est toujours aussi sympathique du haut de ses 4 pieds 9 pouces. Hatchet est un hommage aux slashers des années 1980. Il est mieux écrit, plus sympathique et plus sanglant que le plupart des films auxquels il rend hommage. Hatchet 2 est meilleur et plus gore que n’importe quelle suite de films d’horreur auxquel il rend hommage également. Autant dire que Hatchet 2 c’est beaucoup comme Hatchet. Si on écoutait les 2 films l’un après l’autre on aurait l’impression d’en écouter un seul. Adam Green (ne pas confondre avec le chanteur) connaît sa matière mais il nous avait donné quelque chose d’un peu plus mature et aboutit avec Frozen. En espèrant qu’il continue dans cette veine puisque le genre « Hommage » est terminé pour lui.

Détour : Par où commencer? Il y a un gros débat en ce moment au Québec pour ce qui est des films de genre, les vrais, ceux qui n’utilise pas l’humour bidon grand public. C’est que le Québec se doit d’avoir de l’humour dans tout, sinon, il perd son public. Alors quand arrive un film comme Caboose ou L’Oreille d’un sourd ou Liste noire ou dernièrement Angle mort, on a tendance à détester alors qu’en réalité ces films ont le désavantage d’être un peu trop américain mais ne sont pas entièrement mauvais pour autant. Détour, par contre, est l’exception. Jamais un film de genre (thriller pseudo-sexuel, film pseudo-noir) québécois n’aura été aussi embarassant. C’est à se demander ce que Luc Picard à bien pu avoir vu de valable dans le scénario de Sylvain Guy tellement le film est une peinture à numéro qui reprend exactement le canevas de base d’un film comme Body Heat mais sans aucune originalité ou surprise. Tout se déroule comme si on assistait à une parodie. Chaque ligne de dialogue est embarassante, sur-explicative tout en essayant fort, fort, fort de créer un doute ou du suspense alors que 123% du temps tout est télégraphié de façon plus que risible. Absolument rien de fonctionne dans se film. Mais Sylvain Guy croit tellement détenir les clés d’un grand thriller que tout devient encore plus embarassant à chaque pivots scénaristiques (qu’on voit venir environ 70-75 minutes d’avance, chaque fois) et que si on y pense un peu, les pivots sont ridicules et ne fonctionnent pas. La performance de Guillaume Lemay-Thivierge est probablement ce que j’ai vu de pire dans un film sérieux, on parle Sofia-Coppola-dans-Godfather-part-III-mauvais. Le comédien est laissé à lui-même et nous donne une caricature de ce qu’un homme de cro-magnon devait avoir l’air à l’ère des mammouths. Syvain Guy semble nous dire que tous les gens qui habitent les régions sont des rednecks, surtout Guillaume Lemay-Thivierge et que Le Bic est un parc national remplie de touristes sauf quand on doit tuer Guillaume Lemay-Thivierge.

Notre jour viendra : Difficile à dire où veut en venir Romain Gavras avec son premier film. Il veut choquer mais il apparaît plus comme un rebelle sans cause. Le film est beaucoup trop gentil tout en se croyant méchant. Bien que j’ai aimé l’énergie de sa mise en scène (surtout au 3e acte), la performance de Cassel et la plupart des dialogues force est d’admettre que Notre Jour Viendra n’est pas la claque au visage qu’il croit être. Une des faiblesses du film est bien sûr le fait que Cassel et Bathélémy ne sont nullement roux. Notre Jour Viendra se veut une version Fight Club-esque des Valseuses de Blier mais sans en avoir la critique sociale, l’humour et le sarcasme. Le film se tire dans le pied en ayant aucune cible particulière dans sa pseudo parabole sur l’intolérence. Il reste que Gavras à du talent et son film est loin d’être détestable (à mes yeux). S’il voulait choquer à tout prix, il aurait dû pousser un peu plus son récit au point d’y ajouter quelque chose de socio-politico-machin s’il voulait qu’on embarque dans son érrence rouquine-trash.

Hobo With A Shotgun : Hobo With a Shotgun est tout ce que Machete crois, pense, espère, estime, se persuade, paraît, présume, suppose, s’imagine être mais n’arrivant jamais à la cheville de ses ambitions trash-hommage-80’s-esque. Machete est une merde cinématographique qui demande la collaboration du spectateur à chaque blague pour être bien sûr que celui-ci comprenne qu’il ne se prend pas au sérieux même s’il mêle une intrigue politico-minable pour ne pas paraître futile. Hobo With a Shotgun, lui, n’en a rien à foutre de rien, peu importe si le spectateur s’amuse, peu importe s’il trouve le film divertissant et drôle ou mauvais et cheap. Hobo With A Shotgun existe et il en est fier! Il te rentre dans la face et si le spectateur n’est pas préparé, et bien tant pis pour lui car Hobo ne ralentira pas la cadence pour autant. Du grand cinéma trash qui rappelle le Street Trash de Jim Muro (influence pricipale).

I Spit On Your Grave : J’ai très peu de souvenirs de I Spit On Your Grave, l’original (une VHS traine chez moi, quelque part), mis à part que le film est assez pauvre visuellement, assez violent aussi. L’original fut incomprie à sa sortie et le film n’est nullement complaisant, il veut dire quelque chose, dénoncer quelque chose et y arrive maladroitement. Le remake se vante d’avoir upgradé l’original, je ne vois pas trop comment. On préfère donner plus de temps d’écran aux violeurs/malfrats qu’à la victime et sa vengeance sur les hommes qui l’ont violé est loin d’être satisfaisante. Pas que j’approuve les geste du personnages féminins et pas que je sois déçu de l’originalité de sa vengeance mais c’est plutôt dans l’exécution de celle-ci qui rend le tout insatisfaisant. Elle est une victime et non pas une meurtrière (l’original avait l’avantage de donner un côté socio-symbolique aux actions de la protagoniste). Ici, elle agit de façon détachée en plus de s’arranger pour que se soit les violeurs/bandits qui se retournent contre eux. Comme si le réalisateur avait le culot d’excuser les gestes de son personnage féminin en condamnant ses personnages masculins à une sorte de vengeance inactive. Qui ne s’y frotte pas, ne s’y pique pas, alors elle est politicaly-correct et guilt-free. Je ne vois pas en quoi le remake est une amélioration de l’original pas plus que je ne vois l’utilité de faire un remake du film de Meir Zarchi. I Spit On Your Grave version 2010 n’est rien d’autre qu’un inième film de torture porn grand public pour les fans de tuerie sanglante. Le film à le culot de se penser prétentieusement utile de façon post-féministe alors qu’il met en scène des personnages masculins nullement complexes et qui agissent de façon brutale et animale que parce qu’il sont des rednecks. Il est difficile de croire que les violeurs/salauds agissent de la sorte car ils sont de quelconques victimes d’une sur-sexualisation de la femme moderne (c’est ce que le film semble dire). En voyant le film, on a plutôt l’impression qu’ils violent et tuent des femmes chaque samedi. Peut-être que je parle à travers mon chapeau car je n’ai jamais violé de femmes et qu’en réalité c’est vraiment une partie de plaisir entre copains mais je trouve abbérant de voir 4 amis violer une femme les uns après les autres sans que personne ne se pose de question sur la direction que prend notre amitié, je dis ça comme ça. Ce n’est pas par pudeur, mais il me semble que si « je m’enfilais une femme avec force » et que mon membre se faisait chatouiller par le sperme d’un copain je ne verrai plus jamais mon amitié, ma vie, ma virilité de la même façon. Je ne sais pas pour vous, mais quand le sherrif de mon patelin se mêle de la partie pour violer une femme avec des habitants du villages, même pas des copains, il me semble qu’il y a quelque chose de pourrie en Amérique. Il faudrait que les corps policiers choisissent un peu mieux qui peut ou ne peut faire partie des forces policières. De toute façon, à quoi bon argumenter puisque tout film qui se sert de l’humiliation d’une femme pour divertir est une merde cinématographique dont les auteurs n’ont et n’auront jamais assez d’arguments pour me convaincre de l’utilité de leur « démarche artistique » minable.

Fragile : Fragile est un film d’horreur espagnol à l'atmosphère soigné. Il est, en plus, un peu épeurant, ce qui est bien. Les dialogues sont parfois un peu explicatifs mais l’ambiance et le jeu d’acteurs des enfants est au-dessus de la moyenne et rendent le film divertissant. De plus, il met en scène Elena Anaya dans un rôle secondaire. Vous ai-je déjà parlé de Madame Anaya?

Mutant Girls Squad : Mutant Girls Squad est remplie de filles avec des tentacules ou une main de fer qui fait des ravages ou des seins d’où sortent des épées ou etc… Le sang coule à flot, des têtes explosent pour aucune raison des visages se font tronçonner, des entrailles se font expulser par la bouche, des membres se font arracher, couper, disséquer, etc… Pour les fans de Tokyo Gore Police et autres Meatball Machine.

High Voltage : Il n’est pas question d’électricité dans High Voltage, alors je ne comprends pas le titre du film. C’est une grosse série B avec Donnie Yen et réalisé par Donnie Yen. Il a probablement réalisé le film dans sa cours ou pas trop loin du chalet familial. Le look est vraiment cheap et le montage en plus des angles de caméras impossibles, s’arrangent pour donner un look beaucoup plus dispendieux au film. Ça ne fonctinne pas tout à fait, il faut dire que le look vestimentaire de Yen trahie tout. Même lorsqu’il se bat à coup de savates contre un adversaire coriace et qu’on peut voir ses caleçons. Des Fruit Of The Loom en cotton blanc. Si le réalisateur/acteur du film ne peut se payer du luxe côté sous-vêtement, imaginez l’allure du film. Le tout est une grosse imitation du John Woo pré-hollywood (on va même jusqu’à plagier la poursuite en voiture de A Bullet In The Head) mais sans colombe et avec Donnie Yen dans le rôle principal. Il y a beaucoup d’action mais rien de très haut calibre (mouhahaha).

Friday, April 1, 2011

Des films de chez nous!


Jo pour Jonathan et La Vérité, tous deux les 2e œuvres de Maxime Giroux et Marc Bisaillon ont pour toile de fond la banlieue. Giroux l’utilise comme un personnage alors que Bisaillon ne s’en sert que pour démontrer la distance qui sépare St-Hyacinthe de Montréal.

La Vérité est un film basé sur un fait divers où deux ados après une soirée arrosée tuent par accident un homme du voisinage. La culpabilité les gruges de façon fort différente. On se concentre sur le personnage de Gabriel joué par (Pierre-Luc Lafontaine) en particulier. Sans être parfait, la déterioration psychologique de Gabriel laisse parfois à désirer, La Vérité est défendu par des acteurs talentueux et touchants. Bisaillon, fidèle à ses habitudes, fouille la psychologie humaine en questionnant un fait divers, chose récurente dans son œuvre que se sois au seins de ses défunts groupes musicaux Les 3/4 putains ou Leopold Z ou lors de sa dernière aventure cinématographique La Lâcheté. Le film pourrait se passer à Montréal ou à Québec mais Bisaillon utilise St-Hyacinthe puisque le crime y a eu lieu mais également pour démontrer que la jeunesse peu importe l’endroit, est la même : drogue, boisson, premier amour, révolte familiale, etc… Bisaillon ne veut pas faire la morale sur la banlieue ou l’accusé de quoi que ce soit. Contrairement à Giroux qui porte une hargne palpable à la rive-nord de la métropole.

Giroux avec Jo pour Jonathan continue le travail qu’il avait commencé avec Demain. Sois raconter l’histoire de jeunes adultes qui vivent de façon amorphe des relations interpersonnelles sans passion, sans futur, sans direction. Pour Giroux, la banlieue est une prison qui étouffe les aspirations et les rêves de la jeunesse qui se contente de baiser froidement, sans sensualité, de regarder des courses de « chars », de « pimper son char » et de faire des vols de portes-feuilles à défaut de se trouver un travail dans une ville qui à comme frontières un bois et un énorme centre-d’achat. Élevé par une mère monoparentale (c’était le contraire dans Demain), la famille est un endroit pour dormir sans plus et où l’on ne respecte ni la fraternité, ni la maternité. Jo pour Jonathan est un film qui fait ressortir nos plus mauvais sentiments, un film maitrîsé, une vision d’auteur péssimiste qui n’est pas facilement regardable. Giroux à une telle hargne qu’on ne peut que ressentir du malaise, sa condescendance est son purgatoire. Un film qui nous touche où ça fait mal.

Fianlement, Jaloux, premier film fort improvisé de Patrick Demers se déguise habilement et redondement en thriller psychologique. On a l’impression au final, qu’il a filmé plus de matériel qu’il ne fallait et à monté un thriller psychlogique avec les rushes obtenues. Ce n’est pas tant péjoratif car Demers s’en tire bien, il connaît les rudiments du genre et les acteurs jouent dans le ton voulu. Le film est correct si on le prend tel quel. Mais il est beaucoup trop approximatif et pas satisfaisant. Sans vouloir rechercher à tout prix le bobo ou la raison de cette insatifaction, je dirais que Jaloux donne trop d’explications là où on n’en pas besoin. Il appuie un peu trop sa finale pour que le spectateur comprenne vraiment bien et ce même s’il avait déjà compris. Les flash backs n’aident pas toujours sauf pour surligner des détails qui peuvent être laissé sans réponse. La finale, tue un peu le côté psychologique. Sans vouloir vendre les surprises du film, je crois que Benoit Gouin aurait dû jouer un peu plus sur le côté psychologique pour traiter de la jalousie puisqu’on ne la sent pas vraiment et le côté symbolique de son personnage se perd avec une surexplication finale qui donne alors au personnage de Maxime Denommée un acte final cruel humainement ridicule et en complète opposition au côté psychologique que le film veut traiter. D’autant plus que les dernières paroles du personnage de Sophie Cadieux bien qu’intéressantes, n’apportent pas satisfaction sur aucune des questions que le pose film. Pour ce qui est de la jalousie on est loin de L’Enfer de Chabrol. Pour ce qui est du thriller psychologique, les images d’insectes sont redondentes mais on loin de Sleeping With the Enemy, par exemple et ça c’est une bonne nouvelle.

Marcellus Hall


Marcellus Hall nous arrive avec son premier album solo 6 ans après Your Language, 3e et dernier album de White Hassle, sont défunt groupe. Hall, un lyriciste talentueux, puise sa force dans les chansons touchantes, délicates, parfois fragiles qu’il compose comme de petites histoires qui semblent souvent d’une simplicité désarmante. Mais la franchise de ses textes le met dans une classe à part, comme un espèce de grand frère qui peut mettre des mots sur les sentiments enfouis. Pas étonnant que The First Line sorte sur Glacial Pace, nouvelle étiquette de disque de Isaack Brock, lui qui il y a quelques années, s’était réveillé après une beuverie avec un tatoo : « Life Is Still Sweet » sur le bras, titre d’une excellente chanson de White Hassle.

The First Line est un premier effort solo qui sans avoir la force rock n rollesque des albums de Railroad Jerk ou le côté folk déglingué de White Hassle, est sympathique même s’il n’est pas à la hauteur de mes espérances. La déception réside dans la fait que Hall à repris quelques chansons de White Hassle (Star Position, Neon, Not The Night) et les as rendu mièvres avec l’ajout de violon. Comme ces chansons se retrouvent au début de l’album, la déception est précoce mais elle laisse ensuite place au bon vieux Marcellus sur des chansons incroyables comme Laughting With You, One Of Us ( qui rapele Life Is Still Sweet), Don’t Go.

Dans un sens The First Line aurait pu être un album de White Hassle, mais comme la musique n’est pas le premier métier de Hall (il est caricaturiste pour le New York Times), il a tout simplement voulu prendre son temps pour concocté un album plus personnel, plus simple, à son image.