Monday, October 16, 2017

Réflexions sur de la cinématographication

Leatherface : Ils en auront mis du temps pour enfin nous servir un film américain. Le duo français Alexandre Bustillo/Julien Maury qui avaient connu un bon succès avec À L’intérieur auront été prisonnier des limbes hollywoodiens. Après un remake de Hellraiser abandonné par les Weinstein, une suite au Halloween de Rob Zombie abandonné par les Weinstein, l’abandon du remake de Nightmare On Elm Street à cause d’un mauvais scénario et l’abandon par les Weinstein encore de leur scénario pour Livide (qu’ils feront plus tard en France) le duo à finalement mis la main sur une sorte de prequel de Texas Chainsaw Massacre. Le film, un espèce de road movie, ce concentre sur la cavale de Leatherface, enfuie de l’asile après un émeute durant son adolescence, un peu avant de devenir le tueur sanguinaire qu’on connaît. Autrement dit un autre film dans la série dont on se contrecrisse carrément. Si mon compte est bon, il s’agit du 9e film dans une série qui n’en demandait aucunement autant. C’est qu'à mon humble avis Leatherface n’est pas un personnage intéressant, n’est pas un personnage digne d’avoir son propre film, ni un personnage qui mérite d’être autant décortiqué de film en film. Il n’est qu’un seul personnage parmis dans d’autres dans une famille de fous. Tobe Hooper n’est pas un bon réalisateur et n’a jamais fait un bon film (Poltergeist, c’est Spielberg qui l’a fait) et la force de Texas Chainsaw Massacre sont ses faiblesses et l’amateurisme de Hooper. Tout ce que Hooper maitrise mal dans son film devient les éléments qui miraculeusement rendent Chainsaw Massacre un film d’épouvante efficace, la mauvaise maitrise technique donne un côté cru et horrible au film. Je suis convaincu que 97% du résultat final n’est pas ce que Hooper avait en tête et c’est la raison pour laquelle il n’a jamais pu faire un autre film qui soit un tant soit peu efficace par la suite. Ce qui m’amène à dire que Chainsaw Massacre n’a jamais mérité les suites qu’il a eu parce que c’est l’ambiance glauque et l’amateurisme du film qui le rend efficace et non pas Leatherface et sa famille (un peu comme Hellraiser qui va chercher son côté horrifique ailleurs que dans le personnage de Pinhead mais dont on en a fait la tête d’affiche de la série). Bref, voyant le résultat du film de Bustillo et Maury on comprend encore une fois que de nous relater les mésaventures de Leatherface Jr. n’a rien de particulièrement intéressant. Le seul intérêt est que le film est extrêmement violent, un peu trop même pour un film de studio. C’est à se demander comment le film à pu passer la censure. Mais au-delà de la violence le film n’a rien de très particulier sinon un rythme rapide et un style léché mais on peut en dire autant de The Island de Michael Bay  faque… La plupart des films de la série et celui-ci est encore moins un exception, perdent leur temps à nous expliquer la genèse de Leatherface alors qu’on s’en bat les testicules d’autant plus qu’ici il n’est jamais en mode Leatherface sauf pour les 3 dernières minutes du film où il est vraiment trop tard parce que notre attention s’est depuis longtemps porté ailleurs : sur un mot croisé, sur une pile de lavage à plier, sur de la vaisselles à nettoyer ou tout simplement sur une petite branlette sans âme, aussitôt terminé, aussitôt oublié, comme le film d’ailleurs.


Blade Runner 2049 : Blade Runner 2049 est effectivement une suite au Blade Runner 2019 de Ridley Scott réalisé il y 35 ans. Il y a donc 5 années en suspend, quelque part qu’on ne rattrappera jamais. 


1941 : 1941 est la seule comédie dans la filmographie de Steven Spielberg et on comprend pourquoi : le mec n’a aucun sens de l’humour, aucun timing comique, aucune idée de ce qui fait rire. Mais il est quand même bon dans autre chose ce Spielberg alors on va lui pardonner ce moment où il s’est cru comique, cette ineptie au budget colossal (même pour l’époque). 1941 est une énorme farce coûteuse avec une brochette d’acteurs et d’actrices qui pour la plupart ne font que passer dans ce film où tout explose et où chaque monument de la ville de Los Angeles fini détruit ou en feu ou écrasé ou inondé ou etc… Après Frankie And The Bean, une partie d’Hollywood croyait que la nouvelle comédie résidait dans la destruction et le chaos, 1941 fut l’exception à ce sous-genre délirant (The Blues Brothers sa consécration et son chant du cygne). On peut faire une liste des qualités de ce film mais son plus grand défaut est de n’être pas drôle et de n'avoir aucune ligne directrice. 


Dog Bites Man : En principe, quand on fait un sitcom où le style visuel est un « faux documentaire », 98% du temps ce style ne sera jamais utilisé de façon intelligente, convaincante ou efficace. Avec Dog Bites Man non seulement le style faux documentaire est utilisé pour raconter l’histoire d’un groupe de journalistes d’une station locale de télévision mais il ne sert à rien d’autre que d’être un « style » visuel. Jamais le côté du documentaire entre en collision avec ses sujets ou donne l’impression de s’immiscer dans leur travail, le style est juste là, comme ça, pourquoi pas. Ce qui n’aide pas c’est à quel point le tout n’est pas très drôle. Le fait que ce soit une équipe d’une station locale fait en sorte que les libertés scénaristiques prisent ne rendent jamais drôle les situations. Ce serait tout le contraire s’il s’agissait d’une équipe locale qui se retrouve dans un environnement plus gros, dans une métropole (comme si l’équipe de journalistes de TV Fermont se retrouvait tout à coup à LCN Montréal)là les situations rendraient mal à l’aise, les sujets feraient grincer des dents. Mais étant donné le manque d’effort, ce sitcom est tout simplement anti-drôle.


She’s Gotta Have It : Avant ses ambitions de dominer le monde, de vouloir être le premier afro-américain à faire le film ultime sur les afro-américains, de vouloir battre Wim Wenders avec une batte de baseball, de vouloir battre Quentin Tarantino pour son appropriation culturelle, de vouloir se battre contre Clint Eastwood pour le manque d’afro-américains dans Flags Of Our Father, de vouloir faire perdre la job de centaine de milliers d’afro-américains pour qu’ils prennent congé de leur travail pour aller voir Malcom X, un film important, au cinéma et avant finalement de tomber à la merci des studios remplis d’hommes blanc en cravates voulant le déposséder de son âme, Spike Lee à fait ce film. C’est non seulement une très bonne  première œuvre mais le film a bien vieillie et comporte tout les effets visuels propres à son oeuvre et qu’il réutilisera avec plaisir sur la plupart des ses longs métrages suivant. She’ Gotta Have It malgré son sujet très « black » à une portée universelle et c’est souvent la marque d’un grand auteur : être capable de faire une synthèse de son peuple  ancré dans une époque et qui finit par toucher droit dans le mille peu importe la race, le pays d’origine, l’âge et l’époque. Un film intemporel donc qui nous laisse croire très tôt que Lee aura une voix et saura s’en servir (pas assez souvent dans son cinéma du moins)


Final Girls : Finals Girls est une comédie d’horreur dont on ne comprend jamais vraiment les règles et qui semble avoir été réalisé par 3 gars différents tant les ruptures stylistiques sont difficiles à comprendre. Ou peut-être que non aussi, il se peut que je sois un gros idiot qui n’apprécie pas un enième film de slasher méta avec des références tellement clichés qu’on n’a jamais l’impression que ces films sont fait par des fans du genre mais par des gens qui en ont vaguement entendu parler (il y un tueur masqué, right?). Les acteurs jouent bien mais l’enjeux est inexistant. Il n’y a rien d’intéressant dans Final Girls et ce même si on il n’y aucun temps mort. Le film est divertissant mais tellement quelconque qu’on se demande ce qu’il aurait pu être entre les mains de d’un meilleur scénariste et d’un réalisateur qui apprécie mieux le genre.


The Girl with All the Gifts : Possiblement le film de zombie le plus intéressant et le plus différent (sans jamais vraiment l’être) depuis 28 Days Later. Le but ici n’est pas de réinventer quoique ce soit ou d’être cool à tout prix mais bien de vouloir raconter une histoire d’enfants infectés par un virus sans jamais chercher le gore gratuit ou la scène d’action pour divertir. Peut-être normal que Paddy Considine, Gemma Arterton et Glenn Close y jouent les rôles principaux. Ils y ont sans doute vu une sensibilité dans la manière dont le réalisateur traite son récit qu’a rarement ce genre de production. Il y a plus de choses intéressantes et de divertissement dans The Girl With All The Gifts que dans 6 saisons de The Walking Dead.


Last Shift : Il y a rien de pire que d’écouter ce genre de film pas trop bon (mais pas si moche non plus, par chance) et de s’apercevoir qu’on l’a déjà vu mais s’en apercevoir que dans les 3 dernières minutes. Heureusement ça ne m’arrive pas si souvent mais les fois où ça m’arrive c’est généralement dans les 3 dernières minutes que je m’en aperçoit. Il y a quelque chose avec les 3 dernières minutes d’un film moche qui me fait rapeller toute la haine que j’ai pour les gens qui font ce genre de film. Toujours est-il que Last Shift aurait pu être meilleur si la réalisation avait été plus stylisé ou dumoins moins paresseuse et un montage plus serré aurait également aidé. Mais pris tel quel, le film manque de punch.


Vampyres : Remake d’un film qui ressemble étrangement à quelque chose que Jess Franco aurait pu faire dans les années 1970, Vampyres est encore plus mauvais qu’un film que Jess Franco aurait pu faire dans les années 1970. Je n’ai vu aucun intérêt à 1)faire un remake de ce film et 2)le faire de façon aussi peu convaincante. Je veux dire, rarement un film fait après 2012 aurait semblé aussi amateur à tout point de vue. J’avais parfois l’impression d’un film de Jess Franco que l’on aurait seulement remasterisé. Je comprends l’ironie, je comprends les mauvais films, je comprends les films qui ne se prennent pas au sérieux peu importe leur qualité mais ce Vampyres n’a ni ambition de faire 1)rire 2)peur 3)divertir 4)érotisicer les gens dans leur pantalons et 5)faire réfléchir les gens sur des débats d’actualités. Le film n’a pas non plus l’ambition de faire une passe d’argent ou de faire du film la carte de visite du réalisateur. On croirait qu’il a été fait par le neveu de 17 ans d’un moyennement riche homme d’affaires qui a une business de tapis rugueux quelque part au Minnesota et que pour une question de retour d’impôt et pour faire plaisir à son neveu et pour les dernières volontés de son frère à décidé d’investir dans la lubie du fils de ce dernier en lui donnant 10 000$ pour tourner un film et que les deux (le producteur et le neveu) on mis toute leur énergie sur le casting de jeunes filles nues qu’on va de toute façon filmer tout croche sous de mauvais éclairages. C’est l’impression que j’avais en tout cas.

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