Thalia Zedek se fait rare depuis la
dissolution du groupe Come en 1999. 4 albums en 14 ans. Mais chaque fois
l’attente en vaut la peine. Via, sont plus récent disque et le premier depuis
Liars and Players en 2008 est probablement son moins mélancolique, son moins
sombre, son meilleur depuis Been Here and Gone (un de mes 10 meilleurs albums à
vie). Sur Via, Zedek s’entoure encore d’une bande de musiciens solides notament
Mel Lederman(ex-Victory At Sea)au piano.
Sur les deux albums précédents, on s’est ennuyé de Chris Brokaw, son
partenaire de Come et guitariste sur certaines pièces de Been Here And Gone.
Brokaw est et as toujours été la plus grande force musicale dans l’univers de
Zedek. Brokaw maintenant batteur de The New Year (il fut batteur pour Codeine avant
de devenir guitariste pour Come), guitariste pour Dirtmusic et artiste solo
était le yin du yang de Zedek, les deux se complètaient dans des élans de
guitare blues et de mélodies sonores intenses. Zedek a donc changé sa musique
intimiste après Been Here pour s’entourer d’un big band (devenue Thalia Zedek
Band). Sa musique à un peu fait du surplace depuis tout en demeurant toujours
admirable, intense et cathartique (autant pour Zedek, ex-junkie que pour
l’auditeur). Via est malgré sa lourdeur émotive et sa grisaille l’album le plus
heureux de Zedek. Une lueur d’espoir se fait sentir sur la plupart des
pièces. Comme l’acceptation ou la
rédemption ou le désir de ne plus vouloir combattre les aléas de la vie (Zedek
n’a jamais eu la vie facile). Zedek n’a pas la plus belle voix du monde et
c’est ce qui lui donne sa force, cette voix écorchée qui a beaucoup de vécu.
Get Away, In This World et Go Home sont ses meilleures chansons depuis
longtemps. Via n’est
pas l’abum le plus aboutit de Zedek mais son plus lumineux. En attendant la
réédition de la musicographie de Come (Matador réédite Eleven : Eleven en mai prochain) pourquoi ne pas plonger dans celle de
Thalia Zedek.
Dan Michaelson s’est fait connaître comme
chanteur au sein de la formation rock britannique Absentee. Depuis 2009, il
vogue en solo avec son groupe The Coastguards. Sur son 4e album en 5
ans Michaelson se remet d’une sévère peine d’amour. Un peu comme Bon Iver sur For Emma, Forever Ago, Michaelson s’est éclipsé dans la nature pour purger sa
tristesse et il revient non pas avec un abum de chansons d’amour mais plutôt un
album où la peine d’amour à déjà laissé place à la résignation et
l’acceptation.
C’est plus un constat du vide qu’il reste
qu’une suite de promesses à la bien-aimée qui l'a quitté que Michaelson chante avec sa voix de bariton. C’est
ce qui charme chez Michaelson, cette voix profonde et hyper caverneuse qui
donne toute sa vulnérabilité à l’auteur, on croirait entendre The National mais
plus intimiste. En fait, Blindspot, est tellement intimiste qu’on a
l’impression que Michaelson n’a pas eu besoin de The Coastguards puisqu’on ne
les entends presque pas comme s’ils ne voulaient pas déranger et laisser
Michaelson nous fendre le cœur avec ses chansons. Michaelson sait trouver la
beauté dans la tristesse et il finit par faire de nous ses alliés dans sa
reconstruction d’un avenir meilleur. Ce que Bon Iver n’a pas été en mesure de
faire avec la suite de For Emma…où ses aspirations gospel-religieux ont fini
par prendre le dessus alors que Michaelson, d’album en album abandonne son côté
pop pour se pencher plus du côté d’un Leonard Cohen ou Bill Callahan/Smog de
façon magistrale.
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