Wednesday, May 8, 2013

Thalia et Dan


Thalia Zedek se fait rare depuis la dissolution du groupe Come en 1999. 4 albums en 14 ans. Mais chaque fois l’attente en vaut la peine. Via, sont plus récent disque et le premier depuis Liars and Players en 2008 est probablement son moins mélancolique, son moins sombre, son meilleur depuis Been Here and Gone (un de mes 10 meilleurs albums à vie). Sur Via, Zedek s’entoure encore d’une bande de musiciens solides notament Mel Lederman(ex-Victory At Sea)au piano.  Sur les deux albums précédents, on s’est ennuyé de Chris Brokaw, son partenaire de Come et guitariste sur certaines pièces de Been Here And Gone. Brokaw est et as toujours été la plus grande force musicale dans l’univers de Zedek. Brokaw maintenant batteur de The New Year (il fut batteur pour Codeine avant de devenir guitariste pour Come), guitariste pour Dirtmusic et artiste solo était le yin du yang de Zedek, les deux se complètaient dans des élans de guitare blues et de mélodies sonores intenses. Zedek a donc changé sa musique intimiste après Been Here pour s’entourer d’un big band (devenue Thalia Zedek Band). Sa musique à un peu fait du surplace depuis tout en demeurant toujours admirable, intense et cathartique (autant pour Zedek, ex-junkie que pour l’auditeur). Via est malgré sa lourdeur émotive et sa grisaille l’album le plus heureux de Zedek. Une lueur d’espoir se fait sentir sur la plupart des pièces.  Comme l’acceptation ou la rédemption ou le désir de ne plus vouloir combattre les aléas de la vie (Zedek n’a jamais eu la vie facile). Zedek n’a pas la plus belle voix du monde et c’est ce qui lui donne sa force, cette voix écorchée qui a beaucoup de vécu. Get Away, In This World et Go Home sont ses meilleures chansons depuis longtemps. Via n’est pas l’abum le plus aboutit de Zedek mais son plus lumineux.  En attendant la réédition de la musicographie de Come (Matador réédite Eleven : Eleven  en mai prochain) pourquoi ne pas plonger dans celle de Thalia Zedek.



Dan Michaelson s’est fait connaître comme chanteur au sein de la formation rock britannique Absentee. Depuis 2009, il vogue en solo avec son groupe The Coastguards. Sur son 4e album en 5 ans Michaelson se remet d’une sévère peine d’amour. Un peu comme Bon Iver sur For Emma, Forever Ago, Michaelson s’est éclipsé dans la nature pour purger sa tristesse et il revient non pas avec un abum de chansons d’amour mais plutôt un album où la peine d’amour à déjà laissé place à la résignation et l’acceptation.
C’est plus un constat du vide qu’il reste qu’une suite de promesses à la bien-aimée qui l'a quitté que Michaelson chante avec sa voix de bariton. C’est ce qui charme chez Michaelson, cette voix profonde et hyper caverneuse qui donne toute sa vulnérabilité à l’auteur, on croirait entendre The National mais plus intimiste. En fait, Blindspot, est tellement intimiste qu’on a l’impression que Michaelson n’a pas eu besoin de The Coastguards puisqu’on ne les entends presque pas comme s’ils ne voulaient pas déranger et laisser Michaelson nous fendre le cœur avec ses chansons. Michaelson sait trouver la beauté dans la tristesse et il finit par faire de nous ses alliés dans sa reconstruction d’un avenir meilleur. Ce que Bon Iver n’a pas été en mesure de faire avec la suite de For Emma…où ses aspirations gospel-religieux ont fini par prendre le dessus alors que Michaelson, d’album en album abandonne son côté pop pour se pencher plus du côté d’un Leonard Cohen ou Bill Callahan/Smog de façon magistrale. 

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