Monday, January 25, 2010

The Book Of Eli


Dans un article paru récement je ne sais où, on discute du retour  du film « à saveur Chrétienne » comme Légion, The Lovely Bones et The Book Of Eli, comme  si ce sous-genre était disparu depuis le succès de The Exorcist et autre The Omen, alors que plusieurs films on des sous-thèmes théologiques. Comme si le sous-genre renaissait de ses cendres après 30 ans alors que des films comme The Passion Of The Christ, Signs ou The Order ou même Dan Brown’s Da vinci Code ont comme sous-thème, la chrétinisme, et ce de façon subtile.

            La différence entre The Book Of Eli et The Exorcist par exemple, c’est que le film de Friedkin peut être vu, lu et/ou compris d’une autre façon que de par les thèmes religieux qu’il aborde alors que le film des frères Hughes ne nous laisse jamais le choix, aucun second degré juste un gros marqueur gras qui souligne son propos de façon assez incohérente mais surligné tout de même pour être bien sûr que le spectateur comprenne. Gregory Peck dans The Omen est un athée alors peu importe s’il croit aux miracles de Jésus puisque pour lui, son combat se situe ailleur. Le spectateur, croyant ou non, prend pour Peck ou Regan dans The Exorcist ou Jennifer Beals dans The Prophecy. Autrement dit le spectateur, croyant ou non, peut prendre plaisir à écouter ces films sans ressentir la pression de Jésus sur lui qui lui dit : crois, mon ami(e), c’est la seule solution. The Book Of Eli, c'est une autre histoire….

            Il n’est pas évident de discuter du film The Book Of Eli sans trop raconter les surprises (bonnes ou mauvaises) du film. Deux choses sont sûres, les frangins, athées, n’ont décidement pas la même vision que Denzel ou le scénariste et le film est moins subtitle que ne pouvait l’être Battlefield Earth.

            En voulant éviter les clichés du film post-apocalypse, les frères Hughes n’ont travaillé que leur image, belle mais sans plus alors que tout le reste sort directement du catalogue du « Parfait post-apocalypse au cinéma » : sable, pénurie, d’eau, méchants motards habillés de cuir et de préférence avec une sale gueule, troc remplaçant la monnaie, sans oublier le méchant mégalomane, etc… Plus de style que de substance en fait et c’est ce qui fait tripper les deux réalisateurs alors qu’il laisse le scénario s’engouffrer pour en mettre plein la vue lors des scènes d’actions stylisés, à la limite du cartoonesques qui ne sied pas très bien avec le reste du film.

            Le film apporte plusieurs pistes typiques au film post-apocalyptique pour ne jamais se concentrer sur aucune d’elle et change tout simplement de but en milieu de parcours. Ce qui commence comme un film d’action où le héro doit protéger un livre aux dépends de sa vie, se termine par une poursuite pour mettre la main sur se fameux livre (la Bible), qui doit changer la face de l’humanité. À en juger par ce qui arrive au livre, il est bien évident que les frères Hughes en ont rien à foutre. Alors que la pillule est dure à avaler puisqu’en deuxième partie du film, on nous tape sans cesse sur la crâne avec un marteau pour nous dire que : la Bible, c’est bien, Jésus est beau, la Bible est la chose la plus importante du monde, etc…

            Gary Oldman joue le méchant de service qui veut dominer le monde. On sait qu’il est vraiment méchant car il lit une biographie de Mussolini. Et on sait qu’il aime lire puisqu’il le répète environ 6 ou 7 fois. En croyant nous aventurer dans un film où la lecture est la richesse du futur, voilà que le film se transforme en simple quête pour obtenir un livre que Oldman sait exister sans en savoir le titre. Il sait qu’il peut contrôler le peuple avec les écrit de ce livre mythique, etc…

            Le problème avec tout ça et avec la finale c’est qu’en plus d’essayer de nous recruter dans la christianninnité, le scénariste tire très fort de son côté alors qu’il est évident que les deux réalisateurs ne s’entendent pas sur le message ou la conclusion et tirent de leur côté. On a donc droit à une suite d’illogismes, de questionnement ou de contadictions. Qui fait en sorte que le film se veut épique tout en cachant de façon non subtitle ses intentions de nous convertir.

            Les frères Hughes cachent très mal leur jeu, car le côté divertissant et plein de fusillades cartoonesque (qui semble hors propos au film) n’arrive pas à cacher le côté mystico-religio-chrétienno-biblique insultant, en plus de toutes les contradiction que la finale apporte. Le spectateur ne peut prendre position tellement on lui explique tout de façon suffisante.

            C’est le genre de film où Denzel Washington est tellement protecteur de son livre qu’il le lit, le soir, avec une bougie, acroupie dans le coin d’une chambre. C’est aussi le genre de film que le spectateur se surprend à vouloir écouter, accroupie, dans un coin, honteux…

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