Satan’s Little Helper : Jeff Lieberman a connu un certain succès culte en 1977 avec son film de hippies-sur-LSD-mais-pas-vraiment Blue Sunshine (qui est aussi devenu le nom d’une compagnie de distribution de films cultes en DVD-Blue Ray). Puis ensuite 2 autres films dans les années 1980 puis c’est tout. Lieberman revient donc au cinéma et aux films d’horreur avec ce Satan’s Little Helper après un hiatus de 16 ans. Je ne sais pas ce que Lieberman à fait pendant ces 16 années mais il semble avoir perdu la main pour le 7e Art. Satan’s Little Helper est certe, un film au budget modeste, mais en aucun cas un film de ce genre dans les mains d’un réalisateur qui en a vu d’autres peut avoir l’air aussi incompétant. Si c’était un 1er film, je comprendrais un peu et même si Lieberman n’a pas une carrière de 15 films derrière la cravate, Blue Sunshine sorti 27 ans plus tôt a beaucoup plus l’air d’un vrai film de cinéma. Ici, tout est approximatif, les éclairages, le montage, la direction photo, les cadrages, on croirait presqu’un film de CEGEP mais avec du budget. L’idée de départ est sympathique mais extrêmement casse-cou : à l’Halloween, un enfant croit que le copain de sa sœur est déguisé en Satan alors qu’il s’agit d’un tueur qui peut sévir sans se faire prendre puisque, tsé, c’est l’Halloween. Lorsque l’enfant s’aperçoit de son « erreur sur la personne », il prie à Dieu au moment même où le tueur troque son costume de Satan pour celui de Jésus. C’est extrêmement difficile de nous faire croire que l’enfant est aussi crédule, sur une aussi longue période de temps (tout le film) surtout quand les dialogues et l’acteur en question ne sont pas très bons. C’est un croisement entre un film tourné pour la télé, un Conte pour tous et un film d’horreur mais un très mauvais croisement.
Climax : Au-delà de la
technique, je n’ai jamais compris ce que les gens appréciaient du cinéma de
Gaspar Noé (ok la violence mais un moment donné…). Plus il fait des films et
plus j’ai l’impression que Seul contre
tous reste sont meilleur, parce que c’est celui qui n’essaie pas d’en
mettre plein la vue avec ses long plans séquences, ou ses éjaculations en 3D et c’est celui qui semble moins
prétentieux et plus étoffé au niveau du récit. Je peux apprécier un film dont l’histoire
est simple et\ou mince mais c’est la crisse de prétention qui me dérange :
Les phrases écrites à l’écran pour nous expliquer la morale de façon pseudo-philosophico-immature
comme si Noé venait de découvrir les grands philosophes du monde et qu’il
essayait d’éblouir le spectateur, les plans séquences qui ne deviennent que de
l’esbroufe, des plans séquences qui deviennent plus imposants que la morale
ridicule du film au point où l’on se dit : tout ça pour ça, des influences
tellement évidentes que ses films deviennent des pastiches, etc… Les influences
de Climax se retrouvent tout au long
du film, certe mais également au début du film pendant la scène des entrevues :
d’un côté les films imités par Noé de l’autre des livres de philosophie qui l’aideront
à nous donner une morale à 3 piasses (l’homme est un loup pour l’homme ou une
variante de ça, la morale préférée de Noé). Et ces influences sont les même de
film en film et il les parsème à gauche et à droite (une affiche de 2001 dans Irréversible, le film préféré d’Electra dans Love est 2001, Enter the Void est basé sur 2001). Noé n’emploie aucun acteur professionnel
que des danseurs alors ça donne ce que ça donne au niveau du jeu des acteurs
par contre il utilise Sofia Boutella, la seule vraie actrice qui bizarrement
est la pire du lot et ancienne danseuse qui bizarrement aussi et la pire du
lot. J’ai toujours eu l’impression que Noé était un ado qui se cache derrière
des concepts usés mais qui dans le fond, ce qu’il veut par dessus tout c’est
nous montrer du sexe et de la violence parce que c’est ça qui lui donne un
semi-croquant. Le reste c’est juste un emballage pour donner l’illusion que c’est
très profond.
Avant qu’on explose : Peut-être
que je me trompe mais lorsqu’on parle de films pour ados, on parle surtout de
cinéma américain et encore plus dans le genre du film de dépucelage. Ce serait,
et c’est là que je me trompe peut-être, oublier que Porky’s et Meatballs les
deux précurseurs et possiblement premiers films du genre, sont canadiens. Il
est donc normal qu’Avant qu’on explose,
un film dans la même lignée soit une totale réussite, puisque Canadien.
Serait-il possible que ce soit le genre dans lequel on excelle le mieux ? Parce
qu’on s’entend Pee-wee 3D, Ressac ou 1:54, c’est soit trop moralisateur, soit trop adulte ou soit trop
con pour les ados.
Avant qu’on explose prend le
chemin habituel du genre pour finalement toujours nous surprendre en allant
dans une autre direction pas tant à l’opposé mais juste une p’tite affaire à côté
de nos attentes. L’humour fonctionne, les acteurs sont excellents (même Monia Chokri n'a pas l'air de sa version 2.0 de Pascale Bussière), ce n’est
jamais trop cul-cul, juste assez sweet et y a une toune de The Cure, que
demandez de plus. En fait, je sais ce qu’on aurait pu demander de plus, un peu
plus de folie, je m’explique. Il y a un côté très Steve « Savage »
Holland (Better Off Dead, One Crazy Summer) au film et j’aurais
aimé un peu plus de cette folie comme avec l’Orchestre par exemple ou un peu
plus de course à moto. Bref, je chiale pour chialer Avant qu’on explose est très bien comme il est.
Mon Ami Walid : On doit mettre une
chose au clair, en 2019, lorsqu’un film auto-produit que ce soit ce Mon
ami Walid ou Wolfe sortie il y a peu de temps,
arrive sur nos écrans, il faut arrêter de le défendre en disant : il n’y a
eu que 10 jours de tournages. Parce qu’en 2019, le micro budget d’un film et la
petitesse de l’horaire de tournage n’ont rien à voir avec les carences
techniques du film (quoique Wolfe
était parfois risible dans sa réalisation). Ce n’est pas le côté technique du
film qui aura des lacunes puisqu’on peut tourner un film en 10 jours avec
beaucoup ou très peu d’argent(même Climax à été tourné en 15 jours et techniquement, c'est impressionnant). De toute façon, un film tourné en 10 jours peut
avoir 656 jours de post-production (montage, mixage, effets spéciaux). Alors le
tournage en 10 jours ou en 60 jours ne change rien à un film tant et aussi
longtemps que le scénario est bon. Parce qu’un film comme La Run, on peut excuser le manque de moyen au niveau technique mais
c’est tout le reste qui fait de lui un film assez solide malgré tout, même
chose pour Impasse par exemple, mais
Mon Ami Walid, lui, est une marde.
Jamais on ne rit dans ce foutoir à caméos où les scènes s’étirent inutilement
pour nous faire perdre patience. Certains diront que c’est le but mais pour que
ce soit réussi, il faut connaître les codes du cinéma, ici les codes de la
comédie, ce qu'Adib Alkhalidé ne comprend pas. Et c’est étonnant puisqu’il
vient du milieu de l’humour. Les parties dramatiques sont plus réussies que
celles humoristiques mais les parties dramatiques ne vont nul part. Le film ne semble jamais trop savoir où il s’en va et où
il veut nous amener. On prétend vouloir traiter du suicide avec humour alors qu’on
ne fait pas grand cas de la tentative de suicide de Walid. On prétend vouloir
nous montrer l’amitié entre un Walid taciturne et un Antonin (joué par Julien
Lacroix plus détestable que jamais) verbomoteur alors qu’ils ne finiront jamais
amis. Puis cette finale un peu WTF qui semble plus un ratage des intentions de
départ et d’un manque de vision que d’une réelle conclusion. Tout ça est très
dommage, car l’effort est louable, l’idée de sauter dans le vide et s’auto
produire est un énorme risque. Et je peux comprendre Alkhalidé de ne pas avoir voulu patienter que les institutions lui donne l'argent pour son film dans 6 ou 8 ans, je peux comprendre l'urgence du message qu'il veut passer et financer lui-même le film. Mais quel est-il ce message? Qu'avait-il de si pressant à nous dire? En voyant Mon ami Walid on se le demande. Le scénario de ce film est une
bouse et le manque de cohérence dans la ligne directrice du film n’aide en
rien. D’autant plus, que de croire que Julien Lacroix qui vomit une diarrhée de
flu de mots est drôle nous prouve deux choses 1)Lacroix peut être drôle à
courtes doses sur le Web sans plus et 2)On a vite fait le tour de son
répertoire. Évidemment la moitié de la salle crampée à chacune de ses répliques
ne serait pas d’accord. Mais si entendre sacrer à tout les 2 mots est votre
idée d’humour, vous serez charmé.
Rift : Filmé comme un cul, le filme
looke comme de la marde. Tout ça commence avec une scène de sexe dont on n’est
pas sûr si c’est un viol ou si c’est supposé être cool et amusant. Puis on
comprend qu’il s’agit d’une prostituée puisqu’elle porte toujours sa brassière
et sa culotte. Elle meurt. Basé sur une histoire vraie qu’il est ensuite écrit
à l’écran. Tout ça à du sens me dis-je. Il y a des scènes tellement
incompréhensibles que c’est difficile de croire qu’elles sont basées sur une
histoire vraie. La protagoniste passe la moitié du film dans une chambre noire
en train de développer des photos et de parler dans une enregistreuse, tout ça
est très 2011 (l’année de production du film). Je me souviens en 2011 quand mes
amis photographes passaient leur temps dans des chambres noires. Vivement l’arrivée
du numérique pour que je puisse enfin retrouver mes amis.
Gaston Lagaffe : Pendant les
premières 12 secondes du film on se surprend à entrer dans un univers bédéesque
assez près de la BD de Franquin avec des couleurs criardes et des décors
colorés également. On se demande en fait, pourquoi la fille de Franquin à renié
le film basé sur l’œuvre de son papa. Puis arrive la 13e seconde et
on comprend tout : une histoire (mal) adapté au 21e siècle, de
l’humour absent pendant environ 93 minutes sur les 85 que durent le film, des
acteurs qui cabotinent comme c’est pas permis, un Gaston Lagaffe plus amorphe
et stupide que débrouillard et paresseux, etc…
Tremors The TéVé Série : J’ai été
étonné d’être surpris de voir qu’on avait fait une autre suite (une 6e !!)
à Tremors, le film culte de 1990. Mais
la surprise était encore plus grande quand j’ai vu qu’on avait fait également
une série télé. Possiblement tourné pour une chaine spécialisée très pauvre, Tremors The TéVé Série demeure dans le
ton des films mais avec des effets spéciaux rares mais surtout tristement
mauvais. Tournée en 2003 on croirait qu’il s’agit d’un truc sorti en 1992 tant
tout semblait avoir déjà mal vieillie avant même d’être passé à la télé. Pas
étonnant que la série n’a eu qu’une seule saison. On a droit à des apparitions
de Michael Rooker, Vivica A Fox, le dude qui fait le beauf dans Breaking Bad et Christopher Lloyd qui
joue possiblement le même personnage que dans le remake de Pirahna. Pour fans seulement. Ou pour les gens qui ont beaucoup de
temps à perdre.
Mandy : Mandy
c’est le vrai retour de Nicolas Cage, il s’investit à fond dans un film pour la
première fois depuis Honeymoon In Vegas. Dans une orgie de néons rouges, de gore, de
psychédélisme et d’ambiance malsaine, Nicolas Cage prend son temps (le
réalisateur joue avec la patience du spectateur, ce que son papa ne faisait
jamais à l’époque (Rambo 2, Tombstone, Leviathan)) pour venger la mort de sa femme aux mains d’une secte
de hippies. Cage se forge une hache, se remplie le nez de cocaine et part
couper les têtes, une à une, des meurtriers. On a même droit à la meilleure
bagarre de tronçonneuses depuis Motel
Hell en 1980, c’est dire qu’il était temps qu’on revoit ça, les bagarres de
tronçonneuses.
The Devil’s Double : Pauvre
Michael Jackson ! Avec tout ce qui lui arrive post-carrière en ce moment on
ressort la vieille question : Peut-on séparer l’oeuvre et son créateur.
Dans ce cas, les 300 chansons de Michael versus son
amour pour les p’tits pénis des p’tits garçons. Dans le cas de Lee Tamahori, le
réalisateur de Devil’s Double, sa
carrière hollywoodienne (après le triomphe peu mérité de Once Were Warriors) versus le fait qu’il aime se déguiser en femme
et faire des pipes aux passants dans les ruelles de L.A. (il s’est fait arrêter
après avoir essayé de fellationner un policier undercover). The Devil’s Double est par ailleurs le
premier film réalisé suite à son arrestation et il n’est pas surprenant de voir
qu’il ne s’agit pas d’une production américaine mais européenne. Je dois
admettre qu’on en sort divertit de ce film relatant l’histoire vraie de la
doublure du fils de Saddam Hussein, un jeune homme qui n’aimais que le sexe, la
drogue et les voitures, en plus des très très jeunes filles (comme quoi tout
les désaxés sexuels sont les mêmes). Même si le film comporte beaucoup trop de
violence et beaucoup trop de sexe gratuit (les mononcles vont se rincer l’œil en
voyant Ludivine Sagnier nue) la force du film réside dans la performance double
de Dominic Cooper. Cooper est un acteur que j’aime mais il n’a possiblement pas
la carrière de son talent et le bide que fut The Devil’s Double ne l’aide en rien. Contrairement à plusieurs
autres performances doubles du genre (Van Damme dans Double Impact, Jeremy Irons dans Dead Ringer, Van Damme dans Maximum
Risk, Tom Hardy dans Legend, Van
Damme dans Replicant), celle de Cooper
se démarque puisque les deux personnages malgré leur ressemblance (c’est le même
acteur, tsé) sont à l’opposé et Cooper les joue de façon totalement différente.
En fait, sa performance est possiblement la seule raison d’apprécié ce film.
Police Story 2013 : Non, ce
n’est pas le 2013e film de la série, c’est seulement une suite pour
nous dire qu’en 2013 les choses ont changé, ce n’est plus comme en 1985. Et c’est
vrai que les choses ont changé, Jackie Chan est rendu vieux et c’est ce qu’essaie
de nous dire le film. Fini le temps où l’on s’amusait en suivant Jackie détruisant
des bidonvilles ou des centres commerciaux, le suivant en train de s’agripper à
un autobus avec un parapluie, maintenant il est vieux, il se fait battre par
des brutes, il a perdu tout sens de l’humour, il est vieux et cynique et en
plus, il est vieux. Les choses ont aussi changé au niveau du sous-titrage.
Jadis, on comprenait, avec des phrases complètes qui se tiennent apparaissant
au moment où le personnage ouvrait la bouche, Police Story 2013 se fout de tout ça, les phrases mal
orthographiées et mal grammairées apparaissent un peu n’importe quand ce qui
rend la lecture désagréable mais la compréhension du récit encore plus. Mais
les choses ont surtout changé au niveau de la technique cinématographique. Jackie
Chan avait l’habitude de bien mettre en scène ses combats et ses cascades. Ici,
on utilise la méthode Besson où tout est mal orchestré, filmé de trop près et
surtout n’importe comment (on arrangera ça au montage). Alors on essaie de
comprendre ce qui se passe en ajustant notre rétine à chaque scène puisque tout
est filmé-monté tout croche. Un peu comme si Pierre Morel s’était chargé de
tout. On y va également de ralentis interminables comme s’ils avaient été
inventé il y a 2 semaines. Je n’ai rien contre les ralentis mais lorsqu’ils
servent à rien, c’est un peu redondant et lorsqu’ils sont trop longs c’est qu’on
ne comprend pas leur fonction. Police
Story 2013 est remplie de « je ne comprends pas cette fonction ».
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