Feuilles mortes : Feuilles mortes peut selon moi être considéré comme un tour de force. Avec un budget de 250 000 patates, les 3 réalisateurs ont réussie à rendre chacun de leur segment complémentaire pour en faire un tout unique, concret, excitant, stimulant. Western post-apocalyptique québecois avec tout ce que ça implique comme règles et codes, le film ne peut donc éviter les lieux communs qui s'y rattachent mais l'amour du genre de nos 3 réalisateurs se fait sentir au point où on n'a pas l'impression qu'ils s'agit de clichés (le sexe comme monnaie d'échange par exemple, ou la recherche d'un eldorado chères aux film du genre)mais plutôt d'éléments intrinsèques à l'univers dépeint. Proche du The Road de McCarthy mais en plus optimiste, Feuilles Mortes nous garde en haleine jusqu'à son dénouement. Les acteurs sont tous excellents (sauf Audrey Rancourt-Lessard qui malheureusement dans un rôle important est assez navrante et fait grincer des dents)et c'est à se demander où sont-ils aller chercher tout ses gens talentueux que l'on voit trop peu au petit comme au grand écran. Malgré un récit et une trame sonore minimaliste, Feuilles mortes n'a rien de minime au contraire, il n'est pas loin d'être un grand film.
Hell or High Water : Le scénario de Taylor Sheridan pour Sicario
était très convenu et sans surprise, sa réalisation par Denis Villeneuve est
sublime et c'est un peu ce qui se passe avec Hell or High Water. Le scénario de
Sheridan est beaucoup plus étoffé et complexe mais je ne peux m'empêcher de
croire que sa réalisation (avec tout ce que ça implique : acteurs, direction
photo, montage, musique etc...) est meilleure que son récit. Comme si
Villeneuve et MacKenzie avait vu quelque chose de mieux que de la série B dans
les scénarios de Sheridan. L'adaptation
que fait MacKenzie nous fait pratiquement oublier les clichés et le racisme du
scénario. Les acteurs sont tous magistraux dans ce western moderne où les voitures remplacent les chevaux et où
les banques sont les ennemis. Le duel Chris Pines-Jeff Bridges est d'une intensité palpable. À voir.
One From The Heart : One From The Heart est le genre de film avec
la réputation d'être non seulement une merde mais en plus un énorme bide
financier. Avec 35 années de recul, un peu comme avec
Heaven's Gate (un autre grand flop), force est d'admettre que les critiques et
tout les gens qui ont chié sur ce film à sa sortie sont tous dans le champs. One From The Heart n'est pas un ultime chef
d'oeuvre ni même le plus grand film de Coppola (il en a quelques uns à son
actif)ni même aussi excellent qu'Heaven's Gate mais il est évident dès la première minute du film que l'on a affaire à
quelque chose d'assez unique, un film très personnel pour son auteur tout en
étant expérimental d'un point de vu technique au point où Lars Von Tier va s'en
inspirer pour son Dogville. Coppola a décidé de tourner un genre de Las Vegas entièrement en studio en ne cachant aucunement le fait qu'il s'agi d'un studio ou d'une pièce de théâtre ce qui a pour effet de créer un univers entier de lumières, de néon, de faux déserts et de motels aux affiches surdimensionnées. La création en studio de cet univers permet à Coppola de tester toutes sortes de caméras et de projections. One From The Heart est un film avant-gardiste dommage que les acteurs n'ai pas le charisme qui passe l'épreuve du temps. La musique de Tom Waits donne des airs de comédie musical ais surtout donne un air de romantisme qui sied parfaitement au film. One From The Heart est possiblement le dernier grand film de Coppola.
Cyborg 3 : À ma
grande surpise Cyborg 3, un film dont j'ignorais l'existence, n'est pas aussi
terrible que je ne l'aurais cru. Le film
est incroyablement cheap et les acteurs assez pauvres (C'est Zach Galligan
l'acteur principal, il faut pas trop en demander) mais parfois on a l'impresion qu'il y
a 2 réalisateurs différents, les acteurs sont bien dirigés, et les scènes
d'actions fonctionnent. Mais la plupart du temps, c'est assez pathétique, mais
pas assez pour être une pure merde. La
plus grande farce du film est l'apparition de Malcolm McDowell, non seulement
n'a-t-il jamais été aussi mauvais mais je ne crois pas qu'il n'ait jamais été
aussi peu dans un film. Il a une scène de 34 secondes et il meurt. On a tous une hypothèque à payer, j'imagine.
Le Dernier Souffle :
Le Dernier Souffle est un film policier québécois qui complexifie une
intrigue qui n'en demande pas tant et qui empile les clichés américains du
genre pour nous faire rouler des yeux. J'ai
ri, beaucoup quand j'ai vu ce film au cinéma, à cause en autre de la débilité
du scénario mais je dois admettre que, 17 ans plus tard, le film à beaucoup
plus de qualités que je n'en avais décelé dans ma tendre jeunesse. Luc Picard y
est très bon et on peut dire la même chose de Julien Poulin. L'intrigue, bien
que trop complexe fonctionne à moitié, ce qui est 50% de plus que dans mes
souvenirs (c'est que cette histoire d'agents du FBI corrompus qui se servent du
frère néo-nazi du personnage principal, un policer, pour apporter
clandestinement du plutonium dans sa propre statue en Arkansas où un certain
Hammer est de mèche avec le shérif local pour accuser le-dit policier avec
l'aide de russes parlant le français dans le port de Montréal est un peu trop tiré
par les cheveux pour ne pas être ridicule). Avec la sagesse et les rides que
j'ai pris depuis ma 1ere écoute, je m'aperçoit que l'intrigue fonctionne plutôt
bien, c'est seulement la partie avec les russes qui rend le tout risible.
Enlève les russes (et le partenaire de Picard, un piètre acteur) et l'intrigue
peut être solide. Bien entendu il faut
soigné la réalisation (beaucoup trop de reflets de caméraman dans toutes sortes
de surfaces lisses) et laisser tomber les acteurs qui m'apparaissent plus comme
des amis du réal ou comme la fuck friend
du real (c'est impossible que la femme qui joue la femme de Picard soit une actrice). Donc, à bien y penser et en pilant sur mon orgueil, je dois admettre que Le Dernier
souffle est possiblement la meilleure tentative d'un film policier que le
Québec ait pu faire durant les années
1990.
Dangerous men : Dangerous Men est un film qui fut commencé en
1979, puis durant les années 1980 pour enfin terminer son tournage dans les
années 1990. Une fois le montage fait, le film fut prêt pour une distribution
cinéma en 2005, donc 26 ans après le début du tournage. Vu comme ça, on a l'impression d'avoir affaire avec un film de Kubrick ou un Boyhood pré-Linklater ou même un wannabe
Antoine Doinel, et non, il s'agit d'une merde policière qui est en réalité 3
films embriqué en un seul. Le résultat est bien entendu navrant puisque le
récit part dans tout les sens mais surtout parce que les personnages changent
en plein milieu du film ainsi que l'époque où l'histoire se situe. En fait,
l'histoire est supposé n'être qu'une mais comme certaines scènes tournées dans
les années 1980 nous montrent des voitures de cette époque, on se gratte la
tête lorsqu'elles changent pour des modèles plus récents. Mais les changements
d'époques sont le derniers de nos soucis quand on voit notre héro qui hors de
nul part, est coincé derrière le banc de sa voiture pour une raison
incroyablement difficile à comprendre. Même après avoir compris qu'il essaie de piéger un motard, on ne comprend toujours pas son plan. On a ce sentiment tout au long du film, on ne comprend pas où ça s'en va mais surtout pourquoi.
Divergent : Je n'ai
pas vu tous les films de la série Hunger Games (j'en ai vu qu'un) ni Twilight
(j'ai arrêté après celui où Bella meurt et réssuscite en vampire) ni les Harry
Potter (j'ai aimé celui avec le loup garou mais décroché après celui où ils
vont au bal) alors j'ai commencé la série Divergent en sachant très bien que je
ne la finirai jamais et que je ne lirais jamais aucun des romans. Donc je n'ai rien retenu du film sauf que la jeune
cancéreuse de The Fault in Our Stars se débrouille bien, qu'Ashley Judd, Tony
Goldwyn et Kate Winslet perdent leur temps et que les douchebags Miles Tiller
et Jay Courtney et la fille à Lenny (qui lui joue dans Hunger Games) ne font
que passer et que le beau gosse qu'on nous sert en guise de héro semble être
fait en carton tellement ses expressions faciales sont aussi généreuses que la
profondeur de son jeu d'acteur. Il se
passe des choses dans le film comme un moment donné ils sautent dans un train
(Rudy Caya serait content) mais c'est ça, je m'en souviens plus. Il me semble
qu'il y a des histoire de gangs mais pas comme dans The Warriors, plus comme
dans West Side Story mais sans les chansons et avec un lexique de mots débiles
qui se donne des airs de "on a un univers vraiment spécial à vous
présenter mais c'est pas pantoute comme dans Hunger Games je vous jure que c'est différent, fresh et original" . Je ne crois pas m'aventurer à nouveau dans
l'univers de Divergent donc je ne verrai pas les suites Insurgent et
Robot-cure-dent (whatever le titre du 3e film). C'est radical, je sais, mais je suis comme ça!
Uninvited : Uninvited à un titre beaucoup plus amusant en
français : Le Clandestin, l'histoire d'un chat modifié en laboratoire qui se
retrouve sur un bateau de croisières où sont en cavales deux bandits méchants
et 3-4 jeunes adultes qui ne sont là que pour la fête. La fête sera gâchée bien sûr à cause de notre
chat, le clandestin du titre ou l'ininvité du titre original. Il se mettra à
tuer les êtres vivants du bateau avec l'aide du chat en plastique qui sort de
sa gueule pour aller attaquer ses victimes. C'est un peu comme la double bouche
dans la bouche d'un Alien du film de Ridley Scott mais en plus plastique. En
moins réaliste. En plus moche. En moins amusant. En plus ridicule. En moins crédible. En plus caoutchouteux, etc...
Sparks : Quand j'ai vu Give 'em Hell, Malone, un genre de
néo-noir à-la-Sin City, je trouvais que pour un budget de 15 millions de
patates on pouvait faire mieux au niveau des green screens parce que quand ton
keying est de marde, l'effet est raté. Je ne suis pas du genre à chialer sur du
mauvais 3D ou des CGI approximatifs mais quand l'amateurisme des effets vont à
l'encontre du réalisme que l'on veut créer, ça me décourage un peu. Et quand le
scénario et les acteurs ne sont guères mieux, je peux difficilement
trouver des qualités. Bref, Malone
faisait pitié, mais il avait l'avantage d'être divertissant. Sparks c'est une
tout autre histoire. Adapté d'un roman graphique, le film n'a pas le 1/4 du
budget de ses ambitions, ce qui par défaut, nous oblige à être indulgent. Mais
il n'y a que l'histoire de bonne (et elle est très bonne). Les acteurs sont
très peu talentueux, la réalisation très Sin City meets Watchmen est assez
amateure surtout lors de panoramiques ou mouvements de grues ou dolly qui sont loin d'être stables. On tente
une approche un peu théatrale mais avec des acteurs qui jouent tout aussi
théâtralement sans trop le vouloir. Les
green screens sont mieux que dans Malone mais les effets spéciaux sont
complètements foireux, On parle The Sound of Thunder foireux. Je comprends
qu'on ne peut pas toujours faire exploser une voiture mais quand ton explosion
semble tout droit sortie d'un épisode de Beast War et que la voiture ressemble
à une photo de voiture que le fait tournoyer, c'est risible pour la rétine, le
cerveau et l'intélligence mais quand en plus il s'agit de la scène maitresse du
film et que cet explosion va revenir 4 fois pour les besoins de l'histoire, le
moins que l'on puisse faire c'est d'utiliser une vrai voiture et de la vraie
dynamite car c'est sur cette scène qu'il faut mettre les efforts nécéssaires et
le budget nécéssaire, pas dans la location d'une grue que l'on utilise
maladroitement.
La Conciergerie : Je
n'ai jamais lu le livre sur lequel ce film est basé parce que je ne suis pas un
fan de Benoit Dutrizac. je le trouve condescendant et si je me fies au scénario
du film, je suis convaincu que le roman se veut pseudo-profond mais avec des
lieux communs faciles. Comme si Dutrizac regardait les lecteurs de polars de
haut. Évidemment, je n'ai pas lu le livre, mais ce sentiment je l'ai eu quand
j'ai vu La Conciergerie au cinéma en 1997 et je l'ai encore eu lors de mon
écoute la semaine dernière. La
Conciergerie est une tentative de film noir québécois mais comme chaque fois
que le québec s'essaie au style, on a plus l'impression d'une imitation de film
américain que de quelque chose propre à notre cinéma. Tout le côté des
personnages de la conciergerie peut donner un suspense intéressant mais c'est
tout le côté policier-mon-partner-a-été-assassiné-par-des-bandits-masqués-qui-se-trouve-à-être-des-policiers-corrompus
qui donne le côté risible au film parce que tout le monde se promène avec des redingotes de Columbo et passent leur temps à se détester du genre :
-T'es juste un mauvais détective.
-Au moins, mon partner s'est pas fait tuer devant moi sans que je fasse rien.
(Regard torve mais visiblement peiné de se remémorer se tragique incident que l'on a vu 47 fois depuis le début du film)
Si au moins la réalisation aidait à donner
un certain style, mais non , on a droit à une facture télévisuelle de bas
niveau (par le toujours trop télévisuel Michel Poulette). La Conciergerie n'est
certainement pas le pire film du genre que le québec ait produit mais il avait le
potentiel d'être beaucoup mieux.
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