En 2011, Merge
Records à eu la brillante idée de ré-éditer Icky Mettle, le premier album
d’Archers Of Loaf, groupe de Chapel Hill, NC, ayant pour leader le
charismatique Eric Bachmann. Début 2012, c’est leur chef-d’œuvre Vee Vee qui
fut ré-édité. Il est donc logique que Merge termine le travail en sortant All
The Nation’s Airports et le non-moins étrange White Trash Heroes.
Archers
Of Loaf tout comme Pavement ou Guided By Voices, ou Build To Spill, n’ont
jamais eu la reconnaissance escomptée. Pourtant, ils sont l’un des rares
groupes musicaux qui même 15
années plus tard n’ont pas pris une ride. Sans pour autant y déceller
des influences dans la musique d’aujourd’hui, Archers Of Loaf réussit encore à
nous rocker la face sans avoir l’air ancré dans leur époque grace entre autre à
la voix écorchée de Bachmann, les sonorités de guitares hors gamme et des
paroles qui ont fait la renommé de Bachmann (surtout dans son projet suivant,
Crooked Fingers).
All
The Nation’s Airports est l’album qui a suivi Vee Vee, les attentes étaient
donc très élevées. L’album est tout aussi solide que le précédent.
Musicalement, Archers Of Loaf explore les mélodies y allant de quelques pièces
instrumentales (Bumpo, Attack Of The Killer Bees) et une ballade au piano
(l’excellente Chumming The Ocean), All The Nation’s Airports était destiné aux
radios commerciales. Par contre, il n’y a rien de commercial sur l’album, rien
d’artificiel, rien de très radiophonique non plus (Chumming The Ocean dépasse
les 5 minutes, Scenic Pastures, probablement leur meilleure chanson, à une
extro musicale qui bien que radiophonique est beaucoup trop longue pour les
ondes FM). Strangled By The Stereo Wire, All The Nation’s Airports et Vocal Shrapnel sont des chansons typiquement archers of loafienne, tandis que Rental Sting, Distance Comes In Droves et Form And File auraient eu plus de chance de
passer à la radio que Chumming The Ocean (qui traite d’un homme se faisant
dévorer par un requin et qui rappelle par le fait même, le roman The Raw Shark
Text).
Probablement
leur album le plus accessible pas seulement à cause des chansons mais également
à cause de la production du disque qui donne un meilleur mixe sonore donnant
ainsi une clarté audio que Vee Vee et surtout Icky Mettle ne possèdent pas.
White
Trash Heroes est une autre histoire complètement. Un album étrange et un chant
du cygne pour le groupe, WTH fut détesté à l’époque. C’est un peu le Wowee
Zowee du groupe, l’album des expérimentations musicales qui passe ou qui casse.
Malheureusement pour eux, ça a cassé. Bachmann s’est concentré sur sont projet
instrumental Barry Black avant de créer Crooked Fingers, un groupe aux
sonorités plus folk aidé par des textes d’une grande qualité (Sleep All Summer
et You Can Never Leave sont probablement dans mon top 20).
Il
est facile de voir, 14 ans plus
tard, pourquoi l’album n’a pas fonctionné à l’époque. Si on oublie Fashion Bleeds qui ouvre le disque, l’excellente Dead Red Eyes n’a rien de Archers Of
Loaf, I.N.S., la chanson suivante est chanté par le batteur, la voix est
souvent en écho ou chanté à travers un vocoder (One Slight Wrong Move), White Trash Heroes la dernière pièce, à un rythme décallé avec un synthétiseur et une
drum machine, etc…
Avec
le recul, White Trash Heroes est un excellent album à redécouvrir. Bien sûr, il
peut s’avéré chaotique et il n’est pas le meilleur disque à écouter si on est
curieux d’attaquer la discographie du groupe mais toutes les chansons sont extrêment
bien construites et peuvent aussi, parfois, paraître un peu avant-gardiste d’une
mode musicale qui à prit forme avec l’arrivée de groupes comme The Rapture. En
fait, White Trash Heroes sonne exactement comme du Archers Of Loaf qui
essaierait de faire du progressif. Pas si mal, étant donné qu’ils n’imitent
personne d’autre qu’eux mêmes.
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