Depuis The Moon And Antartica, on peut dire
qu’Isaac Brock s’est rangé du côté des optimistes. On peut dire la même de
Chuck Palahniuk qui quelque part entre Diary et Lullaby, a cessé de nous offrir
ce qu’il faisait de mieux : un écriture sarcastico-cynique. La voie est
donc libre pour Andrew Falkous et son groupe Future of The Left d’être couronné
les rois du cynisme, avec son 3e et nouvel album The Plot Against
Common Sense.
La barre est haute pour Fututre of The Left, non seulement
Travels With Myself and Another, l’album précédent, est un des meilleurs albums
du 21e siècle, mais en plus, Falkous doit encore et toujours vivre
avec les conséquences de Mclusky do Dallas, le meilleur album de son défunt
groupe, Mclusky, et aussi un des meilleurs albums du 21e siècle,
rien de moins.
Avec Travels With… la bande à Falkous avait justement réussi à
trouver leur style et se départir du côté punk-pixies-esque de Mclusky. Un
album où toutes les chansons ont une hargne, une urgence et une rage tout en
étant mélodiques et drôles. De Arming Eritrea à la dansante Drink Nike en
passant par l’ironique You Need Satan More Than He Needs You, Travels With …
est remplie de bijoux où les textes humouristiques et sarcastiques de Falkous
sont adroitements amalgamés à des riffs de guitare qui tuent. Les textes de
Falkous ont souvent eu l’air de s’attaquer à des cibles ou sujets faciles comme
sur Collagen Rock ou Dethink to Survive mais sa prose et son "sérieux" malgré son
manque de sérieux font d’une chanson comme Fuck This Band, une pièce touchante,
honnête et vraie. The Plot Against Common Sense, s’il est mis en relief avec
toutes ses comparaisons, ne peut donc qu’être une déception.
Exit le bassiste
Kelson Mathias qui donnait rythme et sens mélodique autant dans ses lignes de
basse que dans ses chœurs toujours décallés. En plus de la remplaçante de
Mathias qui joue du clavier, un deuxième guitariste vient donc se joindre à
Falkous et au batteur Jack Egglestone. Ce qui frappe le plus à la première
écoute c’est que Future of The Left est revenue aux débuts de Mclusky, un mur
de son, du bruit et des cris. Rien n’est véritablement mélodiques. Comme si on
avait voulu appliquer du gros bruit par dessus les textes de Falkous qui a
arrêté de chanter et se contente de lire les paroles. Sur les 15 pièces que
contient l’album, environ 4 peuvent se considérer comme tel, le reste ne semble
être qu’une cacophonie. Ce qui n’est pas problématique quand on pense qu’à
l’époque de Come On Pilgrim, on disait la même chose des Pixies. Par contre là où
l’on peut avoir de la difficulté avec l’album, au-delà du manque de ligne
mélodique, c’est que Falkous peut finir par n’avoir l’air que d’un vieux
grincheux qui chiâle. La musique n’a pratiquement plus de valeur. Et c’est
justement là que Future of The Left excellaient : appliquer des textes sur
des mélodies qui fonctionnent.
C’est facile de se moquer d’Hollywood, et
Falkous ne le fait de façon ni convaincante ni brillante sur Robocop 4 – Fuck Off Robocop (ok, la réplique : If Michael Bay wants a bigger house, let’s
help him est hilarante). La musique qui accompagne ce texte n’est aucunement
musicale pour l’oreille. C’est comme si Falkous aurait dû sortir un receuil de
poésie plutôt que de mettre du bruit sur sa voix qui crie ces poèmes. The Plot
Against Common Sense n’est décevant que parcequ’on a l’impression que la troupe
régresse musicalement et que parce qu’il succède à Travels with Myself…
Sinon,
les textes sont les meilleurs que Falkous ait écrit et même si musicalement on
a plus l’impression d’entendre un boucan que de la musique, il sera très
difficle d’écouter autre chose que Beneath the Ocean a Wave ou Camp Cappucino
lors des prochaines séances au gym ou du prochain jogging matinal. Notes On Achieving Orbit rappelle Lapsed
Catholics avec sa ligne de guitare et ses répliques assassines sur la culture
populaire (Where were you when Russel Brand discovered fire? Where were you
when Pele cured cancer?).
En gros, outre la déception de voir Future Of The Left suivre son meilleur album avec ce qui s'apparente être un retour aux sources de Mclusky. période My Pain And Sadness Is More Sad And Painful Than Yours, on ne pourra jamais les accuser de ne pas rocker notre face. The Plot Against Common Sense demande plusieurs écoutes avant d'en sortir grandi mais une seule pour nous faire hocher la tête, le poing en l'air.
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