Starbuck et Le Sens de l’humour sont à l’oposé du spectrum du film commercial québécois. Le Sens de l’humour représente le film d’été de façon paresseuse, un genre de blockbuster québecois avec tout les ingrédients nécéssaires pour en faire un succès public mais sans jamais bien appréter ses ingrédients comme si on se disait que ceux-ci allaient suffire alors pourquoi changer une recette gagnante, tandis que Starbuck se tient du côté du divertissement sympathique rempli de bons sentiments mais jamais suffisant, ne prenant pas son public pour des idiots, un film qui travaille fort une intrigue farfelue pour la rendre crédible tout en apportant un constat sur la famille et les enfants alors que le film de Gaudreault ne nous dit absoluement rien en racontant une intrigue tout aussi fafelue mais dont on se contrecrisse.
La mise en scène de Gaudreault est beaucoup plus solide que ce qu’il nous a offert auparavant. Adieu le côté mauvais théâtre-filmé de Mambo Italiano ou le côté téléfilm de Nuit de noces. Le réalisateur de De Père en flic à pris de l’assurance et c’est tant mieux. Autant au niveau des images avec ses plans aériens qu’au niveau de la direction artistique. Gaudreault donne un côté (un peu) bédéesque à son film ce qui permet de mieux avaler la pillule puisque cette histoire d’un tueur qui kidnappe deux humoristes est invraissamblable.
Évidemment il s’agit d’une comédie, mais on rit rarement dans Le Sens de l’humour. Michel côté à beau avoir kidnappé deux humoristes mais jamais leur blagues ne fait rire en fait, la plupart du temps leur répartie est plutôt embarassante. Même les engueulades entre Benoit Brière et Louis-José Houde tombent à plat. L’humour du film a été écrit de façon paresseuse, comme si on s’était dit qu’avec le casting, les gens allaient rire peu importe. C’est ce qui déçoit dans Le Sens de l’humour, on veut encore une fois plaire au plus grand dénominateur commun alors on ne se force pas beaucoup, sachant d’avance que le pari est réussi.
Le film gagne des points en nous montrant un peu l’envers du décors, soit de voir la vie d’un humoriste en tournée, la mécanique d’un spectacle ou de l’écriture d’un spectacle mais il nous montre également qu’un humoriste hors de sa scène, hors de son élément, est rarement comique.
Ce sont les acteurs qui permettent au film de garder le peu de vraisemblance ou d’intérêt. Michel Côté réussi à rendre crédible et attachant ce tueur soumie par un père presque sadique. Benoit Brière étonne dans son personnage d’humoriste chiant, Houde quant à lui se permet de jouer Houde mais avec des répliques moins drôles qu’à son habitude, c’est ce qu’on appelle jouer un personnage à contre-courant. Sonia Vachon vole la vedette alors qu’Evelyne Gélinas perd son temps en jouant un personnage stéréotypé qui donne droit à des blagues ou des revirements télégraphiés tellement son personnage est mince et redondant.
Pour un film avec un titre aussi évocateur, on aurait aimé qu’il y ait au moins une blague, mais non…
Starbuck, lui, est loin d’être parfait mais prend le temps de développer ses personnages avant de les lancer dans une aventure rocambolesque. L’écriture de Ken Scott aidé de Martin Petit est beaucoup plus fine beaucoup moins porté sur la grosse blague. En fait, les moments les moins réussie de Starbuck sont les moments où le film essaie d’être drôle. Les réparties entre Huard et Bertrand sont ce qui fonctionnent le moins car elles essaient beaucoup trop fort à arracher un sourire et le film n’a pas tant besoin de l’humour pour être aimé. Il réussie très bien sans cette note forcée.
Le film prend son temps mais réussi à venir nous chercher.
Ken Scott à lui aussi pris énormément confiance derrière la caméra et sa mise en scène est solide surtout comparé aux Doigts croches. Son film est touchant et « sweet » un peu comme sa Grande séduction. Scott ne prend pas le spectateur pour aquis et le récompense. Dommage que le film prend une tournure un peu inutile dans son dernier acte, en fait c’est surtout que tout arrive un peu abruptement, sans jamais vraiment être dévelloppé alors on a l’impression que la tournure scénaristique ne sert que de remplissage ou est une façon maladroite pour arriver à une conclusion satisfaisante.
Au delà de cet aspect mal chié du scénario, le film est franc, sympathique, touchant et humain et on ne peut demander mieux, surtout pour un film d’été.
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