Ce n’est pas parce qu’on joue une pseudo-rock star dans une série télé que la réalité et la fiction ne font qu’un.
Buffet est le premier album attendu du dèjà malhabilement médiatisé (un sex tape) groupe Balboa composé d’un tata (Rémi-Pierre Paquin) qui en joue un au cinéma comme à la télé plus souvent qu’autrement, d’un réalisateur (Jean-François Rivard) et d’un parfait inconnu sans charisme (François Lachance).
Il est facile de détester un comédien qui décide de ce la jouer rock star ou dans certain cas crooner de luxe (Frédéric De Grandpré). On reste rarement surpris quant au produit final (Caïman Fu, Paul Ahmarani et Les Nouveaux Mariés, Annie-Major Matte, Guillaume Lemay-Thivierge, Yves Jacques, Nitroconique, Les Batteux Slaques etc…) mais ces derniers démontrent toujours un certain talent là où on s’attendait à rien ou là où on s’attendait au pire. Avec Balboa, c’est différent.
Non seulement on veut détester et rire ou aimer tendrement (pour les 4 ou 5 amis/fans du groupe) mais rien, absolument rien ne nous à préparé à quelque chose d’aussi terrible. On frôle la médiocrité. Conscient qu’il faut laisser la chance au coureur, on s’aperçoit que le coureur doit avoir de très mauvaises espadrilles ou des mognons.
Avec Rock N Road, ses contrats comme DJ, son rôle d’animateur des Mimis on comprend que Paquin aime la musique. Même chose pour Rivard qui utilise des caméos de Frank Black et des Dandy Warhols dans Les Invincibles en plus de demander à Kim Bingham d’y faire la trame sonore en reprenant plusieurs succès connus. Mais aimer la musique et comprendre la musique sont deux choses différentes. Aimer la musique et créer de la musique sont également deux univers différents. C’est un peu ce qui cloche avec Buffet. Cet espèce de sensation que faire de la musique entre chums c’est facile alors que le résultat est minable. Comme si mettre 3 ou 4 "artisses" ensemble créaient nécéssairement de l’art.
S’ils sont aussi mélomanes qu’ils le disent, comment n’ont-ils pu s’apercevoir que le mixage est d’un amateurisme gênant, que les pistes de batteries ne sont pas tight, que la batterie sonne creux comme si on l’avait enregistrer dans une pièce fermée sans acoustique et que le mixeur n’en avait pas tenu compte, que les riffs de guitare non seulement ne rockent pas et sont mous mais ils ne sont souvent pas au même rythme que la batterie, que le chant est mis de l’avant sans raison autre que, encore une fois, l’amateurisme du mixage, que le chant est rempli d'effets ou de plusieurs pistes pour y effacer toute trace du manque de talent de Paquin. Parfois on grince les dents quant il n’arrive pas tout à fait à enfiler deux phrases de suite sur la même note. Et c’est sans oublié les textes. En croyant écrire sur le quotidien des petites gens, Paquin démontre qu’il est un piètre observateur et qu’il a une plume très cégepienne.
En conclusion, il est moins dommageable de se rentrer une fourchette dans l’occiput que d’écouter Buffet. À moins, bien sûr, d’avoir subit toute sorte de traumatisme crânien au Vietnam.
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