Chaque fin d’année apporte son lot de Tope disse et bla bla bla…
Loin de moi l'idée de paraitre condescendant et arrogant avec mes goûts musicaux, mon but est de dresser une liste d'album que j'ai aimé durant l'année 2011 pour la partager avec les gens question de créer un dialogue, une conversation, un argument, un débat. Pour également faire découvrir aux autres des artistes qui leur sont peut-être passé sous le nez ou qu'ils ont entendu d'une oreille inattentive et qu'ils voudraient donner une seconde chance. Tout ceci est bien sûr subjectif puisque nos goûts sont personnels mais également influencés par nos préférences.
Voici donc, de façon abrégé et sans ordre précis, un tope disse qui n’en est pas un :
The Black Keys - El Camino : Probablement l’album le plus attendu de la fin d’année, El Camino est le pire album du groupe. Jamais un album n’a semblé si commercialement inventé pour vendre de la bière, des séries télé américaines ou des voitures. Le duo va même jusqu’à faire une ballade hyper-prévisible musicalement et terne émotionellement, c’en est presqu’insultant. Pourquoi El Camino est-il dans le tope disse? Parce qu’une fois passé la première moitié de l’album, les chansons deviennent soudainement solides. Les grooves de bass drum et les riffs de guitares qui tuent prennent le dessus sur les sonorités pseudos-radiophoniques. El Camino aurait dû être un EP. Il se retrouvera dans le fond de la pile des albums de Black Keys, comme Magic Potion, que l’on ressort une fois de temps en temps pour se rendre compte qui’il n’est pas si mal.
Tapes ‘N Tapes - Outside : Aucun album n’a joué autant, en 2011, dans mon Aiepode, sur ma table tournante, sur mon ordine ou dans mon discman que Outside, 3e galette de Tapes ‘N Tapes. De Badaboom en passant par Desert Plane, de Freak Out à Mighty Long et Nightfall, la bande à Josh Grier m’a donné le goût de devenir musicien dans un coverband de Tapes ‘N Tapes. Avec ses lignes de guitares simples et des grooves de basse efficace, c’est la batterie qui transporte les chansons d’Outside et qui dirige le reste du groupe pour donner un effort commun dans la même direction. Les comparaisons à Pavement se terminent ici, Tapes ‘N Tapes peuvent voler de leurs propres ailes avec un son bien à eux.
Wild Flag : En écoutant la première galette de Wild Flag on s’aperçoit que le côté mélodique de Sleater-Kinney venait de Carrie Brownstein et Janet Weiss (l’album solo de Corin Tucker sortie l’année dernière sert également d’argument). Les ex-Sleater-Kinney sont aidé au chant par une Mary Timony post-Helium et post-carrière-solo pour le plus grand plaisir des fans des deux défunts groupes et pour les fans de musique rock. Timony à cessé depuis peu de chanter à propos de dragons, licornes et arcs-en-ciel pour se concentrer sur des sujets plus mature (je n’ai rien contre les contes enfantins mais elle se devait de se réinventer). Elle insuffle donc une dose de rock et Brownstein fait de même sans jamais faire ressentir une compétition entre les deux chanteuses qui alternent derrière le micro. L’album sonne comme un équilibre parfait entre les forces de chacune d’elle et une forme de camaraderie est palpable sur chacune des chansons.
Crooked Fingers - Breaks in the Armour : Eric Bachman n’a pas la voix la plus sensuelle ce qui n’était pas un problème au temps de Archers of Loaf, mais qui peut s’avérer problématique sur son projet folk-rock Crooked Fingers. Bachman a une plume incroyable et plusieurs de ses chansons misent sur cette plume plutôt que sur sa voix rauque et éraillée. Breaks In the Armour est non seulement le meilleur album de Crooked Fingers, l’album le plus cohérent et l’album ayant les plus belles chansons de Bachman depuis Dignity and Shame mais il est également l’album où Bachman essaie de chanter dans une tonalité acceptable comme s’il découvrait pour la première fois qu’il n’est pas obligé de chanter avec sa gorge.
The Head and the Heart : N’écoutant pas la radio et n’étant aucunement cool, je suis rarement dans la coup lorsque vient le temps de vivre une passion sans borne pour Mumford & Sons ou Fleet Foxes ou Dawes. C’est pourquoi je n’ai jamais entendu un de ces groupes, préférant The Felice Brothers (même si Celebration, Florida est une déception) ou The Head and The Heart. Avec son folk-rock qui rappelle The Band et ses magnifiques mélodies au piano, The Head and The Heart nous ont donné un album d’une grande maturité pour un groupe de musicien qio travaille ensemble depuis moins de 2 ans.
Malajube - La Caverne : N’étant pas un grand fan du groupe montréalais et encore moins de l’album Labyrinthe, parcequ’ils ne donnent jamais, selon moi, des albums entièrement satisfaisants mais toujours des albums où une touche inventive se fait sentir ça et là et/ou une bonne mélodie anéhantie par un refrain pseudo-accrocheur. La Caverne est ce qu’ils ont pondu de plus grandiose et de plus cohérent, du début à la fin. Ils ont su amalgamer leur côté expérimental avec leur côté pop tout en étant radio-friendly sans perdre leur côté innaccessible.
Man Man - Life Fantastic : Avec leur 4e album, les gars de Man Man, nous donnent quelque chose de plus mature, de moins chaotique, moins cacophonique. Ce côté carnaval-esque, est ce qui faisait la force de ces troubadours sur les albums précédents. Life Fantastic est beaucoup plus solide puisqu’on utilise le côté déglingué pour créer des mélodies concentrées plutôt que de partir dans plusieurs directions. Avec Life Fantastic, Man Man s’éloigne des comparaisons à Tom Waits qui les suivent depuis leur début.
Pj Harvey - Let England Shake: Let England Shake est un hymne d’amour pour l’Angleterre natale de Polly Jean Harvey. Mais c’est aussi un album rempli de hargne. Revisitant des moments historiques précis du pays, PJ Harvey explore la force du peuple face à une politique déficiente, des guerres meurtrières inutiles et elle questionne l’identité nationale dans des chansons musicalement solides où les instruments à vents y jouent un rôle important.
The Pack AD - Unpersons : Il aura fallu 4 albums pour ce duo de Vancouver avant d’accoucher d’un album non seulement décent mais parfaitement endiablé où chaque chanson prouve au-delà de tout doute que ces deux femmes savent rocker plus que n’importe quel imposteurs comme Dave Grohl ou Nickelback. We Kill Computers, l’album précédent était une déception monumentale, Becky Black et Maya Miller ont compris qu’un vide était à combler depuis la séparation de Mr. Airplane Man et elles ont sortie les riffs qui tuent pour prendre leur place et nous servir une leçon de rock.
Sallie Ford & The Sound Outside - Dirty Radio : Sallie Ford nous sert un album remplie de petits bijoux retros qui mêlent le jazz, le swing et le soul avec sa voix bien distincte. Un joyeux croisement entre Sharon Jones et Ella Fitzgerald. Dansant, rythmé et contagieux, Dirty Radio est je l’espère le premier d’une logue lignée d’albums pour Sallie Ford & The Sound Outside. La seule raison pour laquelle on n’a pas entendu parler de Sallie Ford cette anéée, c’est parce que physiquement, elle ne ressemble en rien à Zooey Deschanel.
Peter Peter : Parce que le Canada anglais a Chad VanGaalen (qui a sortie un bon album cette année), que les français ont Michel Boorgaert et que les ricains ont Joseph Arthur ou Elliott Smith (RIP), le Québec se devait d’avoir un auteur-compositeur-interprète de talent qui donne dans l’electro-acoustique planant. L’album éponyme du chanteur est loin d’être parfait mais le spleen et la sensibilité qui s’en dégage en font un incontournable de 2011.
Buddy McNeil & The Magic Mirrors - Introducing Once Again…: Le EP Help Me Mama sortie en 2010 annonçait la suite des choses pour ce quatuor montréalais qui joue les chansons de la légende disparu Buddy McNeil. Un album festif et extrêmement dynamique qui devrait se retrouver dans votre playlist pour 2012, si ce n’est pas déjà fait. Procurez-vous maintenant Introducing Once Again… sinon vous risquez d’être absent lors de la prochaine révolution musicale.
The Bloody Hollies - Yours Until the Bitter End : 1er album en 4 ans et 4e album du trio devenue quatuor, Yours Until the Bitter End est ce qu'il sont fait de mieux. Fini le côté garage-punk très brut et cru. L'ajout d'un claviériste vient donner une touche blues au rock du groupe ce qui leur permet des mélodies plus accrocheuses et efficaces. Le son est plus accessible, certes, mais la force et l'intensité sont toujours les mêmes. The Bloody Hollies rockent ta face.
Mentions honorables :
Archers of Loaf - Icky Metle : Réédition du classique 1er album du quatuor de Chapel Hill, NC. Cet album me fait voyager dans le temps où j’allais au CEGEP de Saint-Hyacinthe dans mon Ford LTD, mon radio-cassette toujours à tue-tête avec mes cassettes de Spoon, Pavement, Pixies et mes bonnes vieilles copies de The Speed of Cattle et Vee Vee d’Archers of Loaf. Icky Metle était déjà discontinuée à l’époque. Je n’ai jamais arrêté de les écouter depuis me berçant souvent sur l’air de Underdogs of Nippomo ou Harnessed in Slums. Ils ont laissé un grand héritage à la musique indie en 4 albums seulement. Icky Metle sera suivi en 2012 de Vee Vee, All the Nation’s Airport et le non-moins bizarre White Trash Heroes, le Wowee Zowee du groupe. Eric Bachman a su nous donner par la suite des chansons aussi bien écrites avec Crooked Fingers mais jamais il n’a rocké autant qu’avec Archers of Loaf et par le fait même ne m’a fait hocher la tête et rocker le popotin que sur Wrong ou Web in Front.
Rob Crow - He Thinks He’s People : Comme Pinback est en hiatus depuis Autumn of the Seraphs, Rob Crow en profite pour nous concocter un inième album solo. Crow qui a à son actif pas moins de 30 albums y va de son plus accessible, celui qui se rapproche le plus de Pinback, celui qui semble posséder le moins de remplissage ou d’expérimentations sonores. Un album simple où nombre barbu s’ouvre sur sa dure réalité de musicien indépendant au 21e siècle.
Strange Boys - Live Music : Sans être aussi surprenement surprenant que les deux albums précédents, Live Music est dans la continuitée de ce que nous a offert les jeunes de Strange Boys. Un croisement entre les Black Lips et Bob Dylan. Comme si Strange Boys avaient réussi ce que André Ethier (ex-Deadly Snakes) n’avait jamais pu dans sa carrière solo.
Alamo Race Track - Unicorn Loves Deer : Pas aussi bon que les deux albums précédents, les hollandais de Alamo Race Track donnent encore une fois dans du pop rock qui rapelle parfois Apples in Stereo mais avec un chateur à la voix moins irritantes pour le tympan. Parce que le tympan, c’est fragile.
Marcellus Hall - The First Line : Hall se la joue solo en reprenant quelques chansons du dernier album de White Hassle, son défunt groupe et en y ajoutant 12 autres chansons fragiles, touchantes, admirablement bien écrites comme lui seul peut le faire. Mes attentes étaient élevés et elles n’ont pas été entièrement comblées. Il faut dire que ses relectures de Star position et Neon, the Night sont au mieux inutiles au pire complètement ratées. Mais pour la simplicité de The Firt Line, la beauté émotive de One of Us et la sentimentalité de Don’t Go, Marcellus Hall, conteur hors pair et lyriciste de talent, offre tout de même quelque chose de bien avec cet effort solo.
Boots Electric - Honkey Kong : Pendant que Eagles of Death Metal est inactif parce que Josh Homme est retourné vers ses Queens of the Stone Age, Jesse Hughes l’autre moitié du groupe, se lance dans l’aventure solo sous le nom de Boots Electric. Album très court et très inégal, Honkey Kong est ce qui ressemble le plus à du EODM sans en être alors on ne va pas bouder son plaisir. Certaines chansons peuvent passer pour des B-sides ou du remplissages mais la plupart du temps on tape du pied et on hoche la tête en faisant du air guitar.
Primus - Green Naugahyde : Pour leur 1er album en 13 ans, si on exclus le EP Animals Should Not Try To act Like People, les gars de Primus n’ont pas tellement changé. Leur son non plus. Certains seront repoussé par le manque d’évolution musicale tandis que d’autres seront ravis que le trio californien reprend où il a laissé. Avec de nouveaux classiques comme Lee Van Cleef et Tragedy’s a comin’, Primus est comme une vieille paire de chausettes chaudes. Parfait quand on veut pas se faire chier avec un nouvel album de Radiohead.
Dale Earnhardt Jr Jr - It’s a Corporate World / The Drums - Portamento : N’étant ni un ni l’autre mon genre musicalement parlant (genre de pop avec une touche d’électro) je me suis surpris moi-même à écouter ces deux albums à répétition. Très mélodique et musicalement très solides le 2e effort de The Drums m’est apparu comme une révélation tandis que Dale Earnhardt Jr Jr (aucun lien avec le pilote de NASCAR)a su incruster ses mélodies dans ma petite tête pour me faire sourire pendant une bonne partie de l’année.
The Dirtbombs - Party Store : N’hésitant jamais à surprendre ses fans, la bande à Mick Collins nous a donné un album de reprises avec Party Store. Des reprises de chansons technos venant d’artistes de Detroit. Des reprises technos qui une fois amalgamées au style des Dirtbombs se transforment en chansons rock garage incroyablements dansantes tout en étant pratiquement identiques à la version originale. Puissant!
Jack Oblivian - Rat City : Toujours aussi prolifique tout comme Greg Cartwright, son partenaire de The Compulsive Gamblers et Oblivians, Jack Oblivian nous arrive avec son album solo le plus solide à ce jour. Comme à peu près tout ce qu’il fait est énergique et intense, Rat City est son album le mieux produit, le moins sale, ce qui augure bien pour la suite des choses. Il semble avoir de plus en plus confiance en ses moyens et cela paraît dans les chansons de ce 10e album (solo ou avec son groupe les Tearjerkers).
Yuck : Ex-membres de Cajun Danse Party auquel s’est joint de nouveaux musiciens, Yuck nous a donné un album qui rappelle le shoegaze des années 1990 ainsi que des légendes lo-fi de cette même époque. Et pourtant, Yuck semble original et d’une fraicheur intéressante plutôt que d’une copie ou d’un groupe aux sonorités nostalgiques. Une agréable surprise.
The Fleshtones - Brooklyn Sound Solution : Après plus de 30 années de métier où ils n’ont toujours pas eu le succès escompté, les gars de The Fleshtones continuent de nous servir leur rock garage aux tonalités surf malgré leur cinquantaine et leur cheveux gris. L’album en édition limité vient avec un DVD, documentaire sur le groupe rock le plus méconnu d’amérique du Nord.
Jacuzzi Boys - Glazin’ 320/ Davila 666 - Tan Bajo : Pour les amateurs des Black Lips, Jacuzzi Boys et Davila 666 sont se qui se rapprochent le plus du son et du genre du groupe de rock garage primitif d’Atlanta (qui a également sortie un album cette année). Les deux groupes y vont de leur second effort pas aussi bon que leur premier mais assez solide pour donner le goût de les écouter souvent.
The Masonics - In Your Night of Dreams and Other Forebounding Pleasures : Le trio de Mickey Hampshire continue de nous servir des albums qui se ressemblent, certes, mais qui sont beaucoup plus solides que ce que peut nous offrir les Foo Fighters ou les New Cities ou Metallica ou Raffy ou My Chemical Romance ou Sloan ou etc…
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