Pourquoi un biopic sur les Runaways? Parce que les biopics sont à la mode. Mais pourquoi The Runaways exactement, un groupe qui n'a pas vraiment connu de succès, qui a vite été oublié, un groupe préfabriqué qui connurent une existence typique de groupe rock n roll : célébrité subite, drogues, descente aux enfers. À l’instar des Johnny Cash, Ray Charles et autres Patch Adams(?)qui ont defilé sur nos écrans récement The Runaways peuvent se vanter d'avoir avec l'aide de X-Ray Specs, The Slits et autres Patti Smith ouvert la voie au mouvement riot grrrrl des années 1990.
Basé sur les mémoires de Cherie Currie, la bonne nouvelle c’est que The Runaways, le film, est le premier long métrage de la photographe et clippeuse Floria Sigismondi. Ce qui peut expliquer le pourquoi d’une biopic sur un groupe hard-rock de jeunes filles. Un film de filles qui rockent fait par une femme qui rocke.
Même si le film se veut un peu épisodique et que l’on est déçu de ne pas voir la signature de Sigismondi au niveau images dans la première moitié du film, il faut admettre que la film est bien foutu et qu'au fur et à mesure que l’on avance dans ce récit, axé principalement sur Cherie Currie et Joan Jett (oubliant au passage Lita Ford pour des raisons évidentes et ce meme si elle a connu une carrière solo plus que respectable par la suite) on peut sentir la touche Sigismondi-enne. Avec ces images saturés au look 70’s en passant par les vêtements vintages et le côté glamour Bowie-esque que l’on voit pratiquement jamais au cinema (Velvet Goldmine, Hedwig And The Angry Inch) , The Runaways est tristement trop court mais franchement divertissant.
Kirsten Stewart est épatante en Joan Jett et Dakota Fanning excelle en fragile Cherie Currie. Michael Shannon est capable du meilleur (Shotgun Stories, Revolutionary Road) comme du pire (Bug) ici, il se situe entre les deux en jouant Kim Fowley de façon un peu dérangeante ou caricaturale, c’est selon.
La mise en scène de Sigismondi n’est jamais redondante et les scènes, brèves, vont droit au but sans faire trop de surplace ou sans trop appuyer son récit. Elle nous fait même oublié en moitié de parcours que tout ça est épisodique. La finale est déchirante et triste. La mise en scène de Sigismondi se situe entre l'art, le lyrisme et le rock.
Peu importe si on tourne les coins ronds puisqu’au final le film de Sigismondi rocke comme une tonne de brique et peut très bien servir de programme double a Prey For Rock N Roll où Gina Gershon en Joan Jett wannabe, nous offre une leçon de rock au feminin.
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